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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
Date : mercredi 24 septembre 2014

 

Homélie

Férie

Dans la finale de la longue section consacrée, depuis le verset 14 du chapitre 4, à la prédication en Galilée, Luc va s’attacher tout particulièrement aux liens qui relient Jésus à ses apôtres. Dans notre péricope, nous voyons Jésus convoquer et envoyer les douze proclamer le Royaume de Dieu et faire des guérisons. On est frappé dans cet évangile par l’impression de légèreté, de liberté qui s’en dégage : « N’emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange ». L’apôtre part, désencombré de tout souci matériel, de tout attachement autre que celui qui le relie à son Seigneur. C’est le seul lien qu’il garde mais un lien qui loin de le paralyser, le pousse au contraire en avant parce qu’il lui donne l’assurance de pouvoir compter sur son Maître à chaque instant.

La pauvreté de l’apôtre interpelle. Elle interroge sur ce qui le fait vivre et lui donne cette joie, ce dynamisme et cette force. Elle annonce une richesse qui dépasse les biens de ce monde : la vie du Royaume de Dieu. Condition de celui qui annonce le Royaume, elle se révèle ainsi condition d’accès au Royaume.

Condition d’accès au Royaume, la pauvreté l’est en tant qu’elle libère le cœur et l’esprit pour permettre d’entrer dans la dynamique de l’Amour et du partage. Car, de quoi vit-on dans le Royaume si ce n’est de la Charité ! A côté d’une pauvreté matérielle subie et négative, sans cesse à combattre, il existe une pauvreté matérielle positive qui, une fois choisie, libère, élève et rend disponible pour les réalités du Royaume.

Il apparaît dès lors cohérent que celui qui annonce le Royaume de l’Amour de Dieu vive une pauvreté effective et choisie. Jésus ne nous l’a-t-il pas lui-même montré, lui qui s’est fait proche des pauvres pour les enrichir de sa pauvreté ! Toute sa vie, de la Crèche à la Croix, a été marquée par le dépouillement. C’est bien par sa pauvreté et son abaissement volontaire qu’il nous a ouvert les portes du Royaume et du salut. Saint Paul l’a bien compris lorsque dans son épître aux habitants de Philippe il les invite à imiter le dépouillement du Seigneur Jésus lui-même : « Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus Christ : lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu. Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père. » (Ph 2,5-9)

Nous voyons combien la pauvreté que Jésus nous invite à saisir, sans l’exclure pour autant, est bien plus qu’un simple renoncement aux biens matériels. Elle est une marche à sa suite, lui auquel nous sommes appelés à nous identifier pour nous faire les relais de son Amour auprès de nos frères en humanité.

C’est appel à choisir d’être pauvre avec le Christ ne cessera jamais de résonner dans le cœur de tout chrétien et de l’Eglise tout entière parce qu’il relève de l’essence missionnaire et apostolique de celle-ci. C’est bien ce qu’exprime le Concile Vatican II lorsqu’il nous dit : « La mission de l’Eglise continue et développe au cours de l’histoire la mission du Christ lui-même, qui fut envoyé pour annoncer aux pauvres la bonne nouvelle ; c’est donc par la même route qu’a suivie le Christ lui-même que, sous la poussée de l’Esprit du Christ, l’Eglise doit marcher, c’est-à-dire par la route de la pauvreté, de l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il est sorti victorieux par sa résurrection. Car c’est ainsi dans l’espérance qu’ont marché tous les apôtres, qui ont achevé par leurs multiples tribulations et souffrances ce qui manque à la passion du Christ au profit de son Corps qui est l’Eglise (Col 1,24)… » (Ad Gentes 5)

« Seigneur, fais-nous la grâce de devenir à la suite de tes apôtres de véritables disciples de ton amour et de ta miséricorde. Conduis-nous sur le chemin du dessaisissement de nous-mêmes pour que nous rendions un témoignage de toi toujours plus authentique. »




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