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 - 12 mars 2024 - Bx Louis Orione
Date : samedi 20 septembre 2014

 

Homélie

Férie

« Le semeur est sorti »… L’image est forte et marque profondément, elle donne son titre à la parabole. Ce n’est pourtant pas vraiment du semeur dont il est question dans cette parabole. Paradoxalement, elle devrait plutôt s’appeler, chez saint Luc, la « parabole du grain ».

Jésus se préoccupe en effet du devenir du grain semé et insiste sur la responsabilité du terrain qui le reçoit, c’est-à-dire sur notre propre responsabilité. L’initiative vient de Dieu, le semeur qui a choisi de sortir et d’ensemencer, mais la responsabilité de ce qui advient implique toujours l’homme. Cette responsabilité peut certes être partagée, des obstacles s’opposant à la croissance du grain, à l’image des oiseaux qui le dévorent avant qu’il ne germe. Mais, dans chacune des quatre catégories de terre que Jésus distingue, il montre comment la responsabilité humaine est sollicitée.

Nous sommes donc invités à redoubler d’attention sur notre rapport à la Parole, à l’aide des repères que nous donne Jésus. Nous y voyons par la même occasion que les éléments de base de cet examen de conscience sont simples, ils sont seulement quatre et sont clairement caractérisés. La difficulté vient ensuite que la terre de notre cœur est souvent divisée en différents lopins de terre que nous gérons différemment.

Nous exploitons ainsi certaines parcelles sans Dieu, sûrs d’avoir les compétences et l’autonomie pour nous débrouiller sans lui. Il y a des pans entiers de notre vie ou de notre histoire dans lesquels Dieu est personna non grata. Mais le premier groupe d’hommes nous rappelle que celui qui ne croit pas n’est pas sauvé.

Il nous faut aussi inspecter nos enthousiasmes chaleureux, ceux qui nous font envisager la radicalité évangélique avec entrain et délices. Il est heureux que l’appel à la sainteté fasse écho en nous et suscite notre adhésion instantanée. Mais la vie des saints est toujours gravée au stylet des humiliations et des épreuves. Combien de nos bonnes résolutions n’ont pas passé la semaine, ou même la journée ? Combien de nos fidélités sont mortes à la première épreuve ? Combien de nos choix de conversion se sont mystérieusement évanouis de nos mémoires, au point que l’on ne puisse même pas dire si nous les avions vraiment posés.

La question n’est pas d’être de l’étoffe des plus grands saints de notre Eglise, mais d’aller jusqu’au bout de ce que le Christ nous demande, de faire fructifier autant qu’ils le peuvent les talents qui nous sont confiés, de laisser l’Esprit nous éduquer et nous faire grandir à sa mesure et à son rythme pour arriver à la maturité chrétienne.

Certains cependant n’y arrivent jamais. Ou nous-mêmes, nous tolérons que pour certains aspects, il n’y ait pas de croissance spirituelle. Se donner dans les bonnes œuvres, mais supporter de rester peu fervent dans la prière. Passer des heures en oraison, mais ne jamais progresser dans la charité fraternelle. Développer quelques talents, mais sans les soumettre au bon vouloir de l’Esprit. Vouloir se donner à l’Eglise de Dieu, mais subordonner sa mission de chrétien à des préoccupations égocentriques.

Seigneur Jésus vois notre indigence et rends nos cœurs bons et généreux pour porter du fruit pour le Royaume. Du fruit au centuple. Donne-nous de t’être fidèles dans l’adversité. Apprends-nous la persévérance qui engendre la vie épanouie des enfants de Dieu. Seigneur, tu nous interpelles fermement : « celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ». Nous t’offrons la terre de nos cœurs. Toi le jardinier de la Résurrection, rends-la féconde et accueillante à ta Parole.




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