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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
Date : jeudi 6 mars 2014
La m餩tation

 

Les méditations

Les deux voies : la riche pauvreté de Dieu ou la pauvre richesse du monde

Evangile selon St Luc, chapitre 9, 22-25

Jésus disait à ses disciples : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »
Il disait aussi à la foule : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera.
Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est en se perdant lui-même et en le payant de sa propre existence ? »

Prière d'introduction
Père, accorde-moi la richesse d’une confiance sans limite envers toi à l’exemple de ton Fils. Esprit du Père, ouvre mes yeux pour que je voie la vie divine en moi comme mon plus grand trésor. Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit.

Demande
Seigneur, accompagne-moi en ce temps de Carême, avec toi le désert de l’épreuve devient le lieu de la manifestation de l’amour.

Points de réflexion

1. Que dit en soi le texte biblique ? De manière semblable à la première lecture, Jésus nous propose dans l’Évangile deux voies au début de ce Carême. Elles ne sont que le résultat des deux attitudes possibles de l’homme face à l’annonce du mystère pascal : « Le Fils de l’homme doit souffrir beaucoup, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter » (v. 22). Aujourd’hui encore l’annonce de la passion, de la mort et de la Résurrection, de cette mort du Fils bien-aimé du Père qui nous donne une nouvelle vie en lui, continue à être scandaleuse. La première lecture nous invite à « choisir la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez ». Touchés par les conséquences du péché originel, nous hésitons entre la vie qui vient de la croix et celle du monde. Mais la parole de Jésus résonne claire et forte au début de ce temps de conversion : « Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera ». (v. 24). Qui a envie de perdre sa vie dans un monde où la norme consiste plutôt à gagner à tout prix ? Voilà 40 jours de grâce devant nous, pour nous remettre dans la logique de Dieu, la logique de l’Incarnation, la logique de cette pauvreté qui constitue notre plus grande richesse.

2. Que nous dit le texte biblique ? Quand Jésus parle de perdre sa vie, de se renier soi-même, il parle plus en modèle qu’en maître. Étant de condition divine, il s’en est dépouillé pour assumer notre humanité et à son tour notre humanité périssable est revêtue de son immortalité, de sa vie divine qui est notre plus grand trésor. Au fond de cette logique folle qui donne tout pour ne rien recevoir, nous retrouvons la logique de Dieu, la logique de l’amour : « La charité, l’amour, signifient partager en tout le sort du bien-aimé. L’amour rend semblable, il crée une égalité, il abat les murs et les distances » (Message du Pape François pour le Carême 2014). Jésus nous invite en ce Carême à emprunter cette voie dans la relation avec lui et surtout dans la relation avec nos frères. C’est la voie de la riche pauvreté de Dieu, scandaleuse pour la pauvre richesse du monde. Le monde nous considère comme « des gens qui n’ont rien, nous qui possédons tout » (2 Co 6, 10). L’histoire n’a pas changé depuis saint Paul.

3. Dieu continue à nous sauver avec des moyens pauvres. Pensons à l’Eucharistie : toute la richesse de la divinité de notre sauveur est cachée dans la pauvreté d’un bout de pain ; pareil pour la confession : toute la miséricorde divine offerte à travers les trois pas (contrition, aveu, satisfaction) d’une bonne confession. Aussi, au mariage, quelques gestes et paroles créent une alliance pour la vie. Si nous en sommes parfois scandalisés, c’est parce que nous n’avons pas un cœur pauvre, prêt à tout recevoir de Dieu. Un cœur pauvre voit aussi différemment la pratique religieuse, car c’est différent d’aller à la Sainte Messe pour accomplir le précepte comme si de notre richesse, de notre temps, de notre attention, nous donnions quelque chose à Dieu, et d’aller nous présenter comme pauvres qui attendent tout de la riche pauvreté de Dieu. Demandons au Seigneur un cœur pauvre comme le sien qui donne sans cesse.

Dialogue avec le Christ
« Puisque vous m’avez aimée jusqu’à me donner votre Fils unique pour être mon Sauveur et mon Époux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi : je vous les offre avec bonheur, vous suppliant de ne me regarder qu’à travers la face de Jésus et dans son cœur brûlant d’amour... Je veux donc me revêtir de votre propre justice et recevoir de votre amour la possession éternelle de vous-même. Je ne veux point d’autre trône et d’autre couronne que vous, ô mon Bien-Aimé ! À vos yeux le temps n’est rien, un seul jour est comme mille ans (Ps 89,4), vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous » (op.cit).

Résolution
« Le Carême est un temps propice pour se dépouiller ; et il serait bon de nous demander de quoi nous pouvons nous priver, afin d’aider et d’enrichir les autres avec notre pauvreté. N’oublions pas que la vraie pauvreté fait mal : un dépouillement sans cette dimension pénitentielle ne vaudrait pas grand-chose. Je me méfie de l’aumône qui ne coûte rien et qui ne fait pas mal » (op.cit).



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