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 - 12 mars 2024 - Bx Louis Orione
Date : vendredi 25 juillet 2014
La m餩tation

 

Les méditations

« Ultreïa E suseia » (« Aller plus loin, plus haut », chant des pèlerins de Compostelle)

Evangile selon St Matthieu, chapitre 20, 20-28

La mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà mes deux fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder ; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père. »
Les dix autres avaient entendu, et s’indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ; et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Prière d'introduction
Esprit Saint, éclaire-nous par ta lumière, pour que nous regardions le Fils et, en lui, nous verrons le Père. Nous t’adorons Trinité des Personnes. Au nom du Père...

Demande
Seigneur, donne-moi l’esprit du pèlerin qui marche derrière Jésus, qui marche avec lui, le cœur au ciel, pour mieux marcher sur cette terre.

Points de réflexion

1. Que dit en soi le texte biblique ? Une lutte de pouvoir qui finit en bagarre apostolique ? « C’est en discutant, en se confrontant, en priant, que se résolvent les conflits dans l’Église » (Pape François). Dans les versets 25-28, Jésus lui-même rappelle à l’ordre ses disciples et nous présente une claire confrontation entre deux royaumes : le Royaume du Fils de l’homme et le royaume de ce monde. La demande de la mère des fils de Zébédée entrecroise les deux et génère le conflit. De la même manière que Jésus expliquera à Pilate la nature de son Royaume (« Mon Royaume n’est pas de ce monde » Jn 18,36), maintenant il explique à Jean et à Jacques que la dignité dans son Royaume se mesure par la disponibilité à suivre ses pas et à imiter le Fils unique de Dieu, qui a donné sa vie en rançon pour la multitude. Dans un deuxième moment, Jésus explique à tous les apôtres que nos critères, notre mentalité humaine, ne sont pas en accord avec son règne. C’est intéressant de noter que Jésus n’exclut pas la possibilité de chercher la grandeur, la première place dans son Royaume, mais il la contemple à la lumière d’un renversement total des valeurs, œuvre de sa propre vie, de son propre anéantissement sur la croix (v. 28). Ce chemin d’imitation et de transformation de nos vies, à la lumière des valeurs du Royaume, nous est décrit d’une manière pénétrante par saint Paul dans la première lecture : « Nous portons partout et toujours en notre corps les souffrances de mort de Jésus, pour que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre corps » (2 Cor 4, 10). Ainsi, la puissance de Dieu brille dans notre faiblesse, la grâce se multiplie pour la gloire de Dieu (v. 15) et nous pouvons chanter les merveilles que le Seigneur a faites pour nous (cf. Ps 126, 3).

2. Que nous dit le texte biblique ? Frédéric Gros dans son livre « Marcher, une philosophie », nous rappelle la caractéristique du pèlerin : « Le pèlerin n’est pas, primitivement, celui qui se rend quelque part (Rome, Jérusalem, etc.), mais d’abord celui qui n’est pas chez lui là où il marche ». C’est souvent notre expérience, quand nous voyons les chefs de ce monde apporter la ruine à ses nations, aveuglés par la force du pouvoir et des idéologies. Nous nous sentons étrangers quand nous voyons ces deux royaumes se confronter. Que faire ? En premier lieu, nous rendre compte que les frontières entre ces deux règnes passent à travers le cœur humain et que pour sauver le monde Jésus a donné sa vie. Le chrétien ne fuit pas le monde, il le confronte avec la croix de Jésus ; son engagement pour le monde est fondé sur l’engagement de Jésus sur la croix, un grand trésor auquel nous offrons nos vases d’argile. La puissance de la croix met en échec la logique du jeu, puisque le chrétien cherche aussi la première place, mais pour servir et donner la vie, soutenu par la grâce de Celui qui a déjà vaincu le monde. Cela implique la transformation spirituelle de notre jugement, un vrai enracinement dans la foi, un homme nouveau. Autrement dit, cela exige du chrétien une attitude de pèlerin ; faire ce « pèlerinage dans les déserts du monde contemporain, au cours duquel il nous faut emporter seulement ce qui est essentiel : ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent et n’ayez pas deux tuniques (cf. Lc 9,3), mais l’Évangile et la foi de l’Église » (Benoît XVI).

3. La rencontre avec la Parole de Dieu, chaque matin, est une expérience d’exode de nous-mêmes, pour aller à la rencontre de la volonté de Dieu et transformer notre manière de penser à la lumière de l’Évangile. La lecture priante de la Parole de Dieu transforme notre manière de voir et de juger la réalité. En plus, dans la liturgie, passerelle vers l’éternité, le chrétien fait l’expérience de sa condition foncière de pèlerin : il ouvre le présent de la réalité qui passe au monde à venir, à l’éternité de Dieu. « Le temps humain, le temps historique, avance vers les noces de Dieu et du monde à la rencontre de la ?nouvelle cité’ dont la lumière est Dieu lui-même. C’est alors que le temps entrera dans l’éternité » (Benoît XVI).

Dialogue avec le Christ
Jésus, donne-moi un cœur de pèlerin sur cette terre, la liberté de ne rien posséder pour avoir tout, la volonté d’être le dernier pour dépasser et montrer mon amour à tous, la force pour me détourner de moi-même et être accueilli par tous, le détachement pour n’appartenir à personne et pouvoir être à tous, la confiance pour donner ma vie et la retrouver en toi pour l’éternité.

Résolution
Faire avancer les frontières du Royaume de Dieu dans mon cœur, l’évangéliser, pardonnant à une personne qui m’a blessé cette année.



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