16 avril 2024 -
Les méditations
« Il faut qu’il grandisse et que je diminue »
Evangile selon St Jean, chapitre 3, 22-30
Après cela, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait.
Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser.
En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.
Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification.
Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! »
Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel.
Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui.
Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite.
Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.
Prière d'introduction
Seigneur, merci de m’accorder cette nouvelle journée pour t’aimer et te servir. Merci de me redonner l’occasion de te dire mon amour pour toi et mon désir de proclamer, là où je me trouve, la Bonne Nouvelle. Fais que mon cœur s’emplisse de ton zèle, de ton amour, de ton ardeur !
Demande
Seigneur, fais qu’à l’exemple de saint Jean, je puisse toujours tout te reconduire et que nous puissions te reconnaître comme la source de toutes choses.
Points de réflexion
1. Avant de célébrer la fête du baptême du Seigneur, contemplons la figure de Jean le Baptiste, précurseur, prophète et humble serviteur du Seigneur. Aujourd’hui, il nous livre une parole de sagesse divine : « un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du ciel ». C’est un réflexe enfantin que de vouloir tout pour soi-même. C’est tout un art que d’apprendre aux enfants à « s’exproprier » des choses qu’ils pensent posséder. Les parents peuvent considérer leur mission d’éducateur terminée, lorsque leur enfant a compris qu’il avait tout reçu et que la seule façon d`être heureux c’est de tout donner en retour.
2. Toute personne qui commence dans la vie spirituelle doit refaire le même cheminement que l’enfant. Au départ, nous « nous approprions les choses », à savoir, nos efforts, nos temps de prières, nos sacrifices,... Tout cela, nous pensions que c’était l’essence même de la vie chrétienne, ce qui allait vraiment compter et ce que nous pouvions offrir au Seigneur. En définitive, nous pensions que c’étaient nos choses à nous, notre petit cadeau secret qui pouvait faire plaisir au Seigneur. Mais ce matin la parole de Jean le Baptiste nous frappe : nous ne pouvons nous approprier et nous attribuer que les choses qui nous viennent de Dieu.
3. Comme l’enfant a besoin d’amour pour grandir et s’épanouir, le chrétien a besoin de l’amour de Dieu pour grandir et aimer en retour. Un enfant qui reçoit l’amour de ses parents ne le prend pas comme un objet d’appropriation, mais comme l’essence même de la personne qui aime. Il ne peut s’attribuer ni les jouets qu’il reçoit, ni les câlins, ni même les petits efforts qu’il fait pour montrer un peu d’amour en retour. L’appropriation est « transformante », « transfigurante ». « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du ciel », c’est-à-dire que rien ne peut vraiment nous remplir, nous posséder, nous faire grandir, nous rendre heureux, que ce qui vient du ciel, c’est ?à-dire, l’amour de Dieu.
Dialogue avec le Christ
Seigneur, fais que je comprenne que ce n’est pas dans les choses que tu vas te révéler, mais dans ta présence silencieuse. Donne-moi de m’approprier cette présence pour que je puisse vivre en toi.
Résolution
Faire une prière d’abandon.
Cette méditation a été écrite par Père François Garreau, LC