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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Redemptoris missio

Chapitre 3 : L’Esprit Saint, protagoniste de la mission

21. « Au sommet de la mission messianique de Jésus, l’Esprit Saint se rend présent au sein du mystère pascal dans sa qualité de sujet divin : il est celui qui doit maintenant continuer l’œuvre salvifique enracinée dans le sacrifice de la Croix. Cette œuvre, bien sûr, est confiée par Jésus à des hommes : aux Apôtres, à l’Eglise. Toutefois, en ces hommes et par eux, l’Esprit Saint demeure le sujet transcendant de la réalisation de cette œuvre dans l’esprit de l’homme et dans l’histoire du monde »31. L’Esprit Saint, en effet, est le protagoniste de toute la mission ecclésiale : son action ressort éminemment dans la mission ad gentes, comme on le voit dans l’Eglise primitive avec la conversion de Corneille (cf. Ac 10), avec les décisions sur les problèmes qui se font jour (cf. Ac 15), avec le choix des territoires et des peuples (cf. Ac 16,6-8). L’Esprit agit par les Apôtres, mais il agit en même temps dans les auditeurs : « Par son action, la Bonne Nouvelle pénètre dans les consciences et dans les cœurs humains et se diffuse dans l’histoire. En tout cela, l’Esprit donne la vie »32.

L’envoi « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8)

22. Tous les évangélistes, quand ils font le récit de la rencontre du Ressuscité avec les Apôtres, concluent par l’envoi en mission : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples ... Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,18-20 ; cf. Mc 16,15-18 ; Lc 24,46-49 ; Jn 20,21-23).

Cet envoi est un envoi dans l’Esprit, comme il apparaît clairement dans le texte de saint Jean : le Christ envoie les siens dans le monde, comme le Père l’a envoyé, et, pour cela, il leur donne l’Esprit. A son tour, Luc unit étroitement le témoignage que les Apôtres devront rendre au Christ et l’action de l’Esprit qui les rendra capables d’accomplir la mission reçue.

23. Les diverses formes de l’« envoi en mission » comportent des points communs et chacune a des traits caractéristiques ; mais deux éléments se retrouvent dans toutes les versions. D’abord, la dimension universelle de la tâche confiée aux Apôtres : « Toutes les nations » (Mt 28,19) ; « dans le monde entier ..., à toute la création » (Mc 16,15) ; « toutes les nations » (Lc 24,47) ; « jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8). En second lieu, l’assurance donnée par le Seigneur qu’ils ne resteront pas seuls pour accomplir cette tâche, mais qu’ils recevront la force et les moyens de remplir leur mission. Ainsi se manifestent la présence et la puissance de l’Esprit, de même que l’aide de Jésus : « Ils s’en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux » (Mc 16,20).

En ce qui concerne les différences d’accent dans le précepte, Marc présente la mission comme proclamation ou kérygme : « Proclamez l’Evangile » (Mc 16,15). Le but de l’évangéliste est de conduire les lecteurs à redire la profession de foi de Pierre : « Tu es le Christ » (Mc 8,29) et à dire, comme le centurion romain devant Jésus mort sur la Croix : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu » (Mc 15,39). En Matthieu, l’accent missionnaire est mis sur la fondation de l’Eglise et sur son enseignement (cf. Mt 28,19-20 ; 16, 18) : chez lui donc, cet envoi en mission fait ressortir que la proclamation de l’Evangile doit être complétée par une catéchèse d’ordre ecclésial et sacramentel. En Luc, la mission est présentée comme un témoignage (cf. Lc 24,48 ; Ac 1,8) qui porte surtout sur la Résurrection (cf. Ac 1,22). Le missionnaire est invité à croire à la puissance transformante de l’Evangile et à annoncer ce que Luc montre bien, c’est-à-dire la conversion à l’amour et à la miséricorde de Dieu, l’expérience d’une libération intégrale de tout mal jusqu’à sa racine, le péché.

Jean est le seul à parler explicitement d’envoi-terme qui équivaut à « mission »-et il relie directement la mission que Jésus confie à ses disciples à celle qu’il a reçue du Père : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20,21). Jésus, se tournant vers son Père, dit : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde » (Jn 17,18). Toute la portée missionnaire de l’Evangile de Jean se trouve exprimée dans la « prière sacerdotale » : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17,3). Le but dernier de la mission est de faire participer à la communion qui existe entre le Père et le Fils : les disciples doivent vivre entre eux l’unité, demeurant dans le Père et le Fils, afin que le monde reconnaisse et croie (cf. Jn 17,21-23). C’est là un texte missionnaire significatif ! Il fait comprendre qu’on est missionnaire avant tout par ce que l’on est, en tant que membre de l’Eglise qui vit profondément l’unité dans l’amour, avant de l’être par ce que l’on dit ou par ce que l’on fait.

Ainsi les quatre Evangiles attestent un pluralisme dans l’unité fondamentale de la même mission qui reflète des expériences et des situations différentes dans les premières communautés chrétiennes ; c’est le fruit du dynamisme communiqué par l’Esprit lui-même ; cela invite à être attentif aux divers charismes missionnaires, ainsi qu’aux diverses conditions humaines et aux différents milieux. Tous les évangélistes soulignent cependant que la mission des disciples est une coopération à celle du Christ : « Voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). C’est pourquoi la mission ne s’appuie pas sur les capacités humaines, mais sur la puissance du Ressuscité.

L’Esprit guide la mission

24. La mission de l’Eglise, comme celle de Jésus, est l’œuvre de Dieu ou - comme le dit fréquemment Luc - l’œuvre de l’Esprit. Après la résurrection et l’ascension de Jésus, les Apôtres vivent une expérience forte qui les transforme : la Pentecôte. La venue de l’Esprit Saint fait d’eux des témoins et des prophètes (cf. Ac 1,8 ; 2, 17-18), les pénétrant d’une tranquille audace qui les pousse à transmettre aux autres leur expérience de Jésus et l’espérance qui les anime. L’Esprit leur donne la capacité de témoigner de Jésus avec « assurance »33.

Quand les évangélisateurs sortent de Jérusalem, l’Esprit assume plus encore le rôle de « guide » pour le choix des personnes ou des voies de la mission. Son action parait spécialement dans l’impulsion donnée à la mission qui, effectivement, s’étend de Jérusalem à toute la Judée et à la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre, suivant la parole de Jésus.

Les Actes rapportent la synthèse de six « discours missionnaires » adressés aux Juifs aux commencements de l’Eglise (cf. Ac 2,22-39 ; 3, 12-26 ; 4, 9-12 ; 5, 29-32 ; 10, 34-43 ; 13, 16-41). Ces discours-modèles, prononcés par Pierre et par Paul, annoncent Jésus, invitent à « se convertir », c’est-à-dire à accueillir Jésus dans la foi et à se laisser transformer en lui par l’Esprit.

Paul et Barnabé sont poussés par l’Esprit vers les païens (cf. Ac 13,46-48), ce qui ne se produit pas sans tensions et sans difficultés. Comment les païens convertis doivent-ils vivre leur foi en Jésus ? Sont-ils tenus par la tradition du judaisme et par la loi de la circoncision ? Au premier Concile, qui réunit à Jérusalem autour des Apôtres les membres de diverses Eglises, une décision est prise, reconnue comme inspirée par l’Esprit : il n’est pas nécessaire qu’un païen se soumette à la loi juive pour devenir chrétien (cf. Ac 15,5-11. 28). A partir de ce moment, l’Eglise ouvre ses portes et devient la maison dans laquelle tous peuvent entrer et se sentir à leur aise, en conservant leur culture et leurs traditions, pourvu qu’elles ne soient pas en opposition avec l’Evangile.

25. Les missionnaires ont agi dans le même sens, en tenant compte des attentes et des espérances des gens, de leurs angoisses et de leurs souffrances, de leur culture, pour leur annoncer le salut dans le Christ. Les discours de Lystres et d’Athènes (cf. Ac 14,15-17 ; 17, 22-31) sont reconnus comme des modèles pour l’évangélisation des païens : Paul y entre en « dialogue » avec les valeurs culturelles et religieuses des différents peuples. Aux habitants de la Lycaonie, qui pratiquaient une religion cosmique, il rappelle des expériences religieuses en rapport avec le cosmos ; avec les Grecs, il discute de philosophie et cite leurs poètes (cf. Ac 17,18. 26-28). Le Dieu qu’il veut leur révéler est déjà présent dans leur vie : c’est lui, en effet, qui les a créés et qui dirige mystérieusement les peuples et l’histoire ; cependant, pour reconnaître le vrai Dieu, il faut qu’ils renoncent aux faux dieux qu’ils ont eux-mêmes fabriqués et qu’ils s’ouvrent à celui que Dieu a envoyé pour remédier à leur ignorance et pour satisfaire l’attente de leur cœur. Ce sont là des discours qui présentent des exemples d’inculturation de l’Evangile.

Sous l’impulsion de l’Esprit, la foi chrétienne s’ouvre délibérément aux « nations » et le témoignage du Christ s’étend aux centres les plus importants de la Méditerranée orientale pour arriver jusqu’à Rome et aux confins de l’Occident. C’est l’Esprit qui pousse à aller toujours au-delà, non seulement du point de vue géographique mais aussi au-delà des barrières ethniques et religieuses, pour accomplir une mission réellement universelle.

L’Esprit rend toute l’Eglise missionnaire

26. L’Esprit incite le groupe des croyants à se constituer en « communauté », en Eglise. Après la première annonce de Pierre, le jour de la Pentecôte, et les conversions qui ont suivi, la première communauté se forme (cf. Ac 2,42-47 ; 4, 32-35).

L’un des objectifs centraux de la mission, en effet, est de réunir le peuple pour écouter l’Evangile, pour la communion fraternelle, pour la prière et l’Eucharistie. Vivre la « communion fraternelle » (koinonia), cela signifie n’avoir « qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4,32), en instaurant la communion à tous les points de vue : humain, spirituel et matériel. De fait, la vraie communauté chrétienne s’engage à distribuer les biens terrestres pour qu’il n’y ait pas d’indigents et pour que tous puissent avoir accès à ces biens « selon les besoins de chacun » (Ac 2,45 ; 4, 35). Les premières communautés, où régnaient « l’allégresse et la simplicité de cœur » (Ac 2,46), étaient dynamiques, ouvertes et missionnaires : elles « avaient la faveur de tout le peuple » (Ac 2,47). Avant même d’être une action, la mission est un témoignage et un rayonnement34.

27. Les Actes montrent que la mission, qui s’adresse d’abord à Israël puis aux nations, se développe à différents niveaux. C’est d’abord le groupe des Douze qui, comme un seul corps conduit par Pierre, proclame la Bonne Nouvelle. Puis, c’est la communauté des croyants qui, par sa manière de vivre et d’agir, porte témoignage au Seigneur et convertit les païens (cf. Ac 2,46-47). Il y a encore les envoyés spéciaux qui annoncent l’Evangile. Ainsi, la communauté chrétienne d’Antioche envoie ses membres en mission : après avoir jeûné, prié et célébré l’Eucharistie ; elle se rend compte que l’Esprit a choisi Paul et Barnabé pour être envoyés en mission (cf. Ac 13,1-4). A ses origines, la mission est donc considérée comme un devoir communautaire et une responsabilité de l’Eglise locale qui a besoin précisément de « missionnaires » pour avancer vers de nouvelles frontières. A côté de ces envoyés, il y en avait d’autres qui témoignaient spontanément de la nouveauté qui avait transformé leur vie ; ils reliaient alors les communautés en voie de constitution à l’Eglise apostolique.

La lecture des Actes nous fait comprendre que, au commencement de l’Eglise, la mission ad gentes, tout en disposant de missionnaires « à vie » qui s’y consacraient en vertu d’une vocation particulière, était en réalité considérée comme le fruit normal de la vie chrétienne, l’engagement de tout croyant par le témoignage personnel et par l’annonce explicite lorsqu’elle était possible.

L’Esprit est present et agissant en tout temps et en tout lieu

28. L’Esprit se manifeste d’une manière particulière dans l’Eglise et dans ses membres ; cependant sa présence et son action sont universelles, sans limites d’espace ou de temps35. Le Concile Vatican II rappelle l’œuvre de l’Esprit dans le cœur de tout homme, par les « semences du Verbe », dans les actions même religieuses, dans les efforts de l’activité humaine qui tendent vers la vérité, vers le bien, vers Dieu36.

L’Esprit offre à l’homme « lumière et forces pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation » ; par l’Esprit, « l’homme parvient, dans la foi, à contempler et à goûter le mystère de la volonté divine » ; et « nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au Mystère pascal »37. Dans tous les cas, l’Eglise sait que « l’homme, sans cesse sollicité par l’Esprit de Dieu, ne sera jamais tout à fait indifférent au problème religieux » et qu’il « voudra toujours connaître, ne serait-ce que confusément, la signification de sa vie, de ses activités et de sa mort »38. L’Esprit est donc à l’origine même de l’interrogation existentielle et religieuse de l’homme qui ne naît pas seulement de conditions contingentes mais aussi de la structure même de son être39.

La présence et l’activité de l’Esprit ne concernent pas seulement les individus, mais la société et l’histoire, les peuples, les cultures, les religions. En effet, l’Esprit se trouve à l’origine des idéaux nobles et des initiatives bonnes de l’humanité en marche : « Par une providence admirable, il] conduit le cours des temps et rénove la face de la terre »40. Le Christ ressuscité « agit désormais dans le cœur des hommes par la puissance de son Esprit ; il n’y suscite pas seulement le désir du siècle à venir, mais, par là même, anime aussi, purifie et fortifie ces aspirations généreuses qui poussent la famille humaine à améliorer ses conditions de vie et à soumettre à cette fin la terre entière »41. C’est encore l’Esprit qui répand les « semences du Verbe », présentes dans les rites et les cultures, et les prépare à leur maturation dans le Christ42.

29. Ainsi l’Esprit, qui « souffle où il veut » (Jn 3,8) et qui « était déjà à l’œuvre avant la glorification du Christ »43, lui qui « remplit le monde et qui, tenant unies toutes choses, a connaissance de chaque mot » (Sg 1, 7), nous invite à élargir notre regard pour contempler son action présente en tout temps et en tout lieu44. Moi-même, j’ai souvent renouvelé cette invitation et cela m’a guidé dans mes rencontres avec les peuples les plus divers. Les rapports de l’Eglise avec les autres religions sont inspirés par un double respect : « Respect pour l’homme dans sa quête de réponses aux questions les plus profondes de sa vie, et respect pour l’action de l’Esprit dans l’homme »45. La rencontre inter-religieuse d’Assise, si l’on écarte toute interprétation équivoque, a été l’occasion de redire ma conviction que « toute prière authentique est suscitée par l’Esprit Saint, qui est mystérieusement présent dans le cœur de tout homme »46.

Ce même Esprit a agi dans l’Incarnation, dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus, et il agit dans l’Eglise. Il ne se substitue donc pas au Christ, et il ne remplit pas une sorte de vide, comme, suivant une hypothèse parfois avancée, il en existerait entre le Christ et le Logos. Ce que l’Esprit fait dans le cœur des hommes et dans l’histoire des peuples, dans les cultures et les religions, remplit une fonction de préparation évangélique47 et cela ne peut pas être sans relation au Christ, le Verbe fait chair par l’action de l’Esprit, « afin que, homme parfait, il sauve tous les hommes et récapitule toutes choses en lui »48.

L’action universelle de l’Esprit n’est pas à séparer de l’action particulière qu’il mène dans le corps du Christ qu’est l’Eglise. En effet, c’est toujours l’Esprit qui agit quand il vivifie l’Eglise et la pousse à annoncer le Christ, ou quand il répand et fait croître ses dons en tous les hommes et en tous les peuples, amenant l’Eglise à les découvrir, à les promouvoir et à les recevoir par le dialogue. Il faut accueillir toutes les formes de la présence de l’Esprit avec respect et reconnaissance, mais le discernement revient à l’Eglise à laquelle le Christ a donné son Esprit pour la mener vers la vérité tout entière (cf. Jn 16,13).

L’action missionnaire n’en est qu’à ses débuts

30. Notre époque, alors que l’humanité est en mouvement et en recherche, exige une impulsion nouvelle dans l’action missionnaire de l’Eglise. Les horizons et les possibilités de la mission s’étendent et, nous les chrétiens, nous sommes appelés au courage apostolique, fondé sur la confiance dans l’Esprit. C’est lui le protagoniste de la mission !

Dans l’histoire de l’humanité, de nombreux tournants marquants ont stimulé le dynamisme missionnaire, et l’Eglise, guidée par l’Esprit, y a toujours répondu avec générosité et prévoyance. Et les fruits n’ont pas manqué. On a célébré récemment le millénaire de l’évangélisation de la Rus’ et des peuples slaves, tandis qu’on s’achemine vers la célébration du cinq centième anniversaire de l’évangélisation des Amériques. On a aussi célébré récemment le centenaire des premières missions de plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Océanie. L’Eglise doit affronter aujourd’hui de autres défis, en avançant vers de nouvelles frontières tant pour la première mission ad gentes que pour la nouvelle évangélisation de peuples qui ont déjà reçu l’annonce du Christ. Il est aujourd’hui demandé à tous les chrétiens, aux Eglises particulières et à l’Eglise universelle le même courage que celui qui animait les missionnaires du passé, la même disponibilité à écouter la voix de l’Esprit.


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