Les saints
Saint Jean-François Régis
Saint Jean-François Régis fut l’un des plus illustres missionnaires de la Compagnie de Jésus et l’émule de saint François Xavier ; toutefois son apostolat ne s’exerça pas hors de France. Il était né apôtre ; il le fut dès le collège. C’est à la suite d’une maladie mortelle, dont il guérit contre tout espoir, qu’il résolut de se donner à Dieu.
Au noviciat des Jésuites de Toulouse, où il entra à dix-neuf ans, il se montra le modèle de tous, particulièrement dans les oeuvres de zèle et de charité. Celui qu’on nommait autrefois l’Ange du collège était devenu l’Ange du noviciat.
Les succès de son premier ministère, à Tournon, furent magnifiques. Le dimanche, il parcourait les villages et les bourgs d’alentour, se faisant précéder d’une clochette ; il réunissait les enfants, leur enseignait le catéchisme et leur apprenait l’amour de Jésus-Christ. L’ivrognerie, les jurements, l’impureté régnaient en maîtres en certaines paroisses ; il les détruisit par l’énergie de sa parole et par la pratique des sacrements. C’est à ce jeune apôtre de vingt-deux ans que l’Église est redevable du premier germe de ces Confréries du Saint-Sacrement, destinées à faire tant de bien. Ce premier ministère n’était qu’un essai ; l’obéissance exigea de lui de nouvelles études.
Huit ans plus tard il est prêtre, armé pour la lutte ; une année de retraite achève sa préparation : désormais il n’a qu’un but, qu’une occupation, sauveur des âmes. Il commence par évangéliser Fontcouverte, sa paroisse natale, où l’ont appelé des affaires de famille : catéchismes, confessions, visites des pauvres, prédications, occupent ses jours ; ses oeuvres humilient sa famille, on rougit de le voir porter sur son dos une paillasse à un malade ; mais les conversions qu’il opère sont sa réponse. On le voit rester à jeun jusqu’au soir au confessionnal. "Les personnes de qualité, disait-il, ne manqueront pas de confesseurs ; mon partage, ce sont les brebis abandonnées." Il disait au peuple : "Venez, mes chers enfants ; vous êtes mon trésor et les délices de mon coeur."
La carrière de Régis fut courte ; mais, en dix ans, que de travaux, que de sueurs, que de privations, que de courses, que de conversions, que de miracles ! Plusieurs fois il risqua sa vie pour sauver les âmes. Un jour, il se cassa la jambe dans les montagnes ; le lendemain, sans remède, elle était guérie.
Régis mourut au champ d’honneur pendant la mission de la Louvesc, où il a son tombeau toujours très vénéré.