Les saints
Saint Claude Apollinaire
Claude Apollinaire, évêque d’Hiéraple, en Phrygie, fut une des plus brillantes lumières de l’Église au second siècle. Il ne nous reste plus rien de ses écrits, ni aucune histoire de sa vie ; mais l’éloge que les anciens auteurs font de lui ne permet pas de douter qu’il n’ait eu toutes les vertus qui caractérisent les saints évêques.
Les hérétiques trouvèrent toujours en lui un ennemi redoutable ; il composa de savants traités où il réfutait sans réplique leurs systèmes impies, et, afin de leur ôter tout subterfuge, il montrait dans quelle secte de philosophes chacun d’eux avait puisé ses erreurs. Le saint pasteur, attristé des ravages que la persécution faisait parmi son troupeau, ne se contenta pas d’en gémir devant Dieu : il osa prendre ouvertement la défense des chrétiens, dont le paganisme avait juré d’anéantir la religion. Il fit l’apologie du christianisme et l’adressa à l’empereur Marc-Aurèle.
Dans cet ouvrage, il anéantissait tous les prétextes dont les idolâtres couvraient leur injuste acharnement contre les disciples de Jésus-Christ ; il implorait ensuite la clémence du prince en faveur des chrétiens ; il rappelait à l’empereur que, de son aveu même, c’était aux prières de la légion chrétienne appelée depuis Fulminante, qu’il avait dû une pluie abondante par laquelle son armée, mourante de soif, avait retrouvé force et courage pour vaincre des ennemis prêts à l’écraser. Il paraît que l’empereur Marc-Aurèle reçut favorablement cet ouvrage, aussi éloquent que solide, et qu’il arrêta pour le moment la fureur des ennemis de la religion chrétienne. Ce qui le ferait croire, c’est que saint Apollinaire ne fut point inquiété et qu’il gouverna son Église en paix jusqu’à sa mort.
Le mérite de ce courageux Pontife est d’avoir en même temps soutenu la foi de son troupeau et combattu sans relâche les ennemis du christianisme.