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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Saint José Maria Escriva de Balaguer,

« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ». Avouons que par nature, nous sommes plus portés à juger les autres qu’à corriger nos propres défauts. L’image de la paille et de la poutre utilisée par Jésus explicite bien cela : « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? […] Esprit faux ! Enlève d’abord la poutre qui est dans ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

Avant de juger, il s’agit donc de nous convertir. Si j’accepte d’abord de voir et d’enlever la poutre qui est dans mon œil alors peut-être que je pourrais discerner la paille qui est dans l’œil de mon frère. Mais je dois d’abord enlever la poutre qui est dans mon œil. Autrement dit, quand je vois quelque chose qui ne va pas, qui ne me semble pas juste chez mon frère, avant de lui dire quoi que ce soit, je dois d’abord m’interroger sur ce qui chez moi pourrait aussi ne pas être droit et ajusté.

« Ne pas juger » ne veut dire qu’il faille se taire sur ce qui va mal chez mon frère, ce qui reviendrait à le laisser enfermer dans son péché. Non, « ne pas juger » signifie ne pas faire l’économie de sa propre conversion avant de porter un discernement sur ce qui est mal chez mon frère. C’est même la condition indispensable pour que mon jugement revête un caractère d’objectivité et surtout qu’il soit empreint de miséricorde. Il n’y pas de jugement sans miséricorde ou pour reprendre les paroles de Jean-Paul II, : « Il n’y a pas de justice sans pardon ».

Les paroles de Jésus sont claires : s’il y a une paille dans l’œil de mon frère, il y a aussi une poutre dans le mien. Ce n’est pas une éventualité, c’est un fait affirmé par notre Seigneur. Autrement dit, nous risquerions fort bien de souffrir des mêmes maux que nos frères. Voilà pourquoi « le jugement que nous portons contre les autres » –concernant telle ou telle faute – « sera porté aussi contre nous » - puisque nous-mêmes la commettons.
Autrement dit, Jésus nous invite à nous inscrire nous-mêmes dans le champ d’application des condamnations que nous portons sur nos frères. C’est cela le début de la conversion.

Jésus fait ressortir également la démesure de nos jugements : « La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous ». Il est vrai que nous sommes très habiles à nous trouver des circonstances atténuantes pour justifier nos égarements, alors que nous demeurons d’une intransigeance froide pour les écarts de notre prochain. Une question à nous poser peut-être ici serait la suivante : « Serais-je prêt à recevoir la correction fraternelle du prochain que je reprend ? »

Jésus ne nous défend donc pas d’exercer la correction fraternelle mais il nous appelle à purifier notre intention. Quel est le souci qui m’habite lorsque je veux corriger tel ou tel ? Le désir de sa sanctification ? En tout cas, ma parole pour lui n’aura de poids et ne le portera à changer que dans la mesure où elle sera animée par l’humilité de me savoir aussi pécheur que lui et aussi nécessiteux que lui de la miséricorde divine.

« Seigneur Jésus, donne-nous la grâce de reconnaître avec réalisme nos pauvretés et nos égarements. Alors la correction fraternelle que nous exercerons envers notre prochain n’aura pas le goût de l’orgueil mais celui de l’humble devoir de la charité fraternelle qui seule est capable de nous conduire au Royaume de Dieu. »


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