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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saint Irénée, évêque et martyr,

A plusieurs reprises dans l’évangile, Jésus nous invite à ne pas nous contenter d’écouter son enseignement mais à le mettre en pratique. C’est dire si l’agir est d’une importance capitale dans la vie chrétienne. L’enseignement du Christ, l’écoute de sa parole, doit porter du fruit.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus emploie cette métaphore des fruits qui désigne les actions humaines. De même que la santé d’un arbre se révèle dans la qualité de ses fruits, de même la « santé » d’une personne humaine transparaît dans les actes qu’elle pose. La qualité de ses actes témoignera donc de la qualité de son écoute de la Parole de Dieu et de la sanctification de son être par cette même Parole. Jésus nous renvoie ici à l’unité indissociable qui existe en chacun entre son être et son agir, le second découlant du premier.

Autrement dit, ce que je suis à l’intérieur (dans mon être) ne peut être désolidarisé de ce que je suis à l’extérieur (dans mon agir).
Et pourtant le début de notre péricope semble affirmer l’inverse. Jésus nous prévient en effet de nous méfier de ceux qui à l’extérieur ressemblent à des brebis et qui à l’intérieur sont des loups voraces prêts à dévorer ceux qu’ils auront séduits par leur fausse innocence. Qu’est-ce à dire ?

En fait, ces gens là ressemblent à des brebis non par leurs actes mais par leurs paroles puisque Jésus les qualifie de faux prophètes. Mais leurs actions ne peuvent tromper.
Jésus ne remet donc pas en question l’unité entre l’être et l’agir. Bien au contraire, il ne fait que la confirmer et en profite au passage pour attirer notre attention sur un autre point. La parole peut mentir. Elle est alors de l’ordre du paraître et non de l’être.

Jésus se contente-t-il ici de nous mettre en garde contre les beaux parleurs qui cachent leur voracité derrière de beaux discours ? Nous donne-t-il uniquement un critère pour juger de la valeur de celles et ceux que nous croisons sur notre route ?

Peut-être mais pas seulement. Il nous met aussi en garde contre nous-mêmes. Il nous invite à nous interroger sur la cohérence entre nos paroles de foi et notre agir de chrétien. En effet, pour le chrétien qui marche résolument à la suite du Christ il ne peut exister de dichotomie entre ses paroles et ses actions et par prolongement entre ses paroles et son être.

Nous voyons alors réapparaître toute l’exigence de la vie évangélique. Dans le Christ, la Parole vivante faite chair, il n’y a aucune distance entre la parole et l’action. Jésus fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait. Il doit aussi en être ainsi pour celui qui se déclare son disciple. Finalement, n’est-ce pas là ce à quoi tous nous aspirons : Vivre cette unité vivante entre notre être, nos paroles et nos actes ? N’est-ce pas là aussi le lieu de notre combat, le lieu où le diviseur cherche à produire une faille en nous divisant et en jetant l’incohérence entre ce que nous sommes, ce que nous disons et ce que nous faisons ?

« Seigneur, tu vois combien nous peinons sur ce chemin. Fais-nous la grâce de trouver le chemin de l’unité entre notre intériorité et notre extériorité. Nous croyons qu’à travers l’écoute de ta Parole, tu nous unifies en toi pour nous permettre de porter des fruits authentiques de conversion. »


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