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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

13ème dimanche du temps Ordinaire,

Dans l’évangile d’aujourd’hui nous sont présentés deux récits de guérison, imbriqués l’un dans l’autre : Celui de la fille du chef de la synagogue interrompu par celui d’une femme hémorroïsse qui subrepticement vient toucher la frange du manteau de Jésus. Tant Jaïre que la femme bénéficiaire de la guérison, tous deux ont un désir ardent d’une intervention salvifique de Notre-Seigneur, Jaïre en faveur de sa fille, la femme pour elle-même. Tous deux vont d’ailleurs obtenir l’objet de leur espérance comme réponse à leur acte de foi.

La guérison de la femme hémorroïsse est en effet placée toute entière sous le signe du salut. « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, se disait-elle, je serai sauvée ». Et Jésus de lui dire après qu’elle se soit prosternée à ses pieds : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton infirmité. » C’est comme si le recouvrement de la santé par cette femme était pris dans le mouvement du salut qui s’étend du début à la fin du récit. Mais qui dit « salut » dit aussi mouvement de « foi ». C’est ainsi que dans cet épisode, nous nous retrouvons aussi les témoins de toute une démarche de foi qui ouvre au salut.

Cette femme ne demande rien à Jésus. Elle arrive par derrière, pensant agir à son insu. Elle veut simplement le toucher et elle met dans ce toucher toute son espérance : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée ». Cette parole qu’elle se dit à elle-même est aussi un aveu de son impuissance et l’expression d’une attente d’un retour en gratuité de la part de Jésus.

Jésus réagit à son toucher. Il se retourne, parcourt du regard ceux qui l’entourent. Il veut connaître l’auteur de ce geste audacieux. Toute tremblante, la femme s’approche alors de Jésus et se prosterne devant lui osant avouer sa guérison. Elle s’attend sans aucun doute à un blâme. Mais c’est des paroles libératrices qui résonnent à ses oreilles : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton infirmité ».
Au monologue intérieur de la femme, Jésus substitue un dialogue où la parole de l’un suscite l’écoute de l’autre. La parole de Jésus n’est pas ici une parole performative de guérison. Jésus constate simplement le geste que cette femme a posé et il l’interprète : Elle a osé le toucher et dans cette audace et cette confiance aimante s’est manifestée sa foi.

Croire, c’est donc bien oser toucher Jésus. Cette femme a cru qu’un simple contact discret, sans qu’il soit besoin de « déranger le maître », suffirait à libérer en sa faveur la puissance divine de guérison qui reposait sur lui.
Le chef de la synagogue, lui, n’en est pas encore là dans son cheminement de foi. Il est venu tout d’abord au-devant de Jésus pour le prier de venir « imposer les mains à sa fille pour qu’elle soit sauvée (de la mort) et qu’elle puisse continuer à vivre » et ensuite, il a eu besoin d’être exhorté par le Seigneur au combat contre le doute et à la persévérance dans la confiance : « Ne crains pas, crois seulement ».

La foi de la femme hémorroïsse est donc bien proposée en exemple à Jaïre, une foi qui est instantanément exaucée, parce qu’elle établit en communion avec la personne du Sauveur.
L’efficacité de la foi ne vient pas de ses modalités extérieures ou intérieures mais du fait qu’elle rend possible de façons diverses le contact avec le Seigneur. A travers ce contact, sa force vitale passe à travers nous et opère, de mille et une façons, le salut. Elle est libération des divers maux qui paralysent notre vitalité jusqu’à l’éteindre totalement. Eucharistie et Parole nous ouvrent avec une force toute particulière le contact avec Jésus : à nous de choisir entre un rapprochement stérile, comme celui de la foule qui le tire de tout côté, et un « toucher » en vérité, dans la confiance et dans la certitude de trouver la vie.

Car notre Dieu et le Dieu de la vie. Comme nous l’enseigne le livre de la Sagesse dans la première lecture : « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il a créé toutes choses pour qu’elles subsistent ». Les deux faits miraculeux, relatés dans l’évangile de ce dimanche, attestent que la victoire du Christ sur le mal et la mort est définitive et que nous avons été sauvés et rachetés par sa venue sur la scène du monde et de l’histoire. Mais ils nous rappellent aussi que cette victoire ne pourra avoir d’effet que dans la mesure d’une foi telle qu’elle nous a été présentée par saint Marc.

Si l’humanité atteinte par le péché est à la fois une femme mère qui se meurt et une jeune fille endormie dans la mort spirituelle, comme la fille du chef de la Synagogue, la foi, l’espérance et l’adhésion aimante en la puissance de la résurrection du Christ peuvent la sauver et la réveiller.

« Seigneur, voilà l’admirable échange que tu nous donne à contempler dans l’évangile de ce jour et qui se prolonge pour nous à chaque Eucharistie. Ô Christ, nous voulons t’apporter nos vies fragiles et blessées, marquées par le péché, que tu accueilles dans ta grande bonté. Merci de nous donner en retour ta vie de Ressuscité. »


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