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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Sainte Maria Goretti, vierge et martyre,

Cet épisode du paralytique que Jésus guérit après lui avoir pardonné ses péchés est saisissant et riche d’enseignement pour nous. De la foi à la guérison, en passant par le pardon des péchés, c’est toute une dynamique spirituelle qui nous est révélée dans les quelques lignes de ce récit.

Chez Matthieu, contrairement à ce que l’on trouve chez Marc ou Luc, il n’est pas mentionné que l’on ouvre le toit d’une maison pour faire descendre le paralytique auprès de Jésus. Matthieu va de suite à l’essentiel en nous rapportant le constat posé par Jésus au sujet de ce paralytique et des hommes qui l’ont amené auprès de lui : « Voyant leur foi ». La foi, celle de ce paralysé, sans laquelle il n’aurait sans doute pas consenti à être ainsi manipulé. Mais aussi celle de ses compagnons qui étaient sûrs de pouvoir trouver auprès de Jésus ce que les techniques humaines avaient été jusque là impuissantes à donner. Comment ne pas s’émerveiller ici de ce que la foi de plusieurs peut soutenir celle d’un autre et d’une certaine manière, par son insistance, être toute puissante sur le cœur de Dieu.

Remarquons que le paralysé n’est pas tout de suite guéri. Jésus commence par lui dire : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés ». Par une telle déclaration, Jésus révèle sa divinité car seul Dieu a le pouvoir de pardonner les péchés. Et appeler cet homme « mon fils » ne fait que le manifester encore plus. En faisant miséricorde à son enfant paralysé par les liens du péché, Jésus montre qu’il agit en parfaite communion avec son Père.
D’ailleurs les scribes ne s’y trompent pas : « Cet homme blasphème. » C’est la première opposition des scribes à l’encontre de Jésus qui nous est relatée ici, secrète car devant la foule qui suit Jésus, ils n’osent pas encore la manifester.

Mais Jésus qui lit dans les cœurs l’a entendue : « Pourquoi avez-vous en vous-mêmes des pensées mauvaises ? » La foi n’a pas affiné le regard intérieur de ces scribes pour qu’ils puissent découvrir en Jésus la présence miséricordieuse et agissante de Dieu.
Du coup, en guérissant le paralytique, Jésus leur montre que ses paroles, qu’ils ont interprétées comme blasphématoires et impuissantes à réaliser ce qu’elles annonçaient, se sont montrées au contraire bien efficaces : « Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je l’ordonne, dit-il au paralysé, lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ».
C’est seulement ici qu’intervient la guérison du paralytique, comme une manifestation de la guérison intérieure plus vitale que le Fils de Dieu est venue apporter aux hommes : le pardon des péchés.
Peut-on lire ici une réponse adressée par les communautés chrétiennes de l’époque de Matthieu aux scribes des communautés juives qui estimaient blasphématoire la pratique de l’absolution des péchés en leur sein ? Ces dernières leur répondraient ainsi à partir de leur foi en Jésus Christ, le Fils de l’homme qui a reçu de Dieu tout pouvoir (Cf. Mt 28,18) et qui leur a transmis la même mission de pardon.

A chaque Eucharistie, au moment où le prêtre nous invite à contempler dans l’hostie consacrée « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », nous prononçons ces paroles : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Que le Seigneur, en ce jour, renouvelle en nous le don de la foi pour que nous puissions reconnaître en lui notre Sauveur et avoir nous aussi la joie d’entendre de lui cette parole de guérison et de Salut : « Mon fils tes péchés sont pardonnés ».


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