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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

lundi, 14ème semaine du temps Ordinaire,

Le chef qui s’approche de Jésus a l’habitude de commander, il a l’habitude de gérer les situations difficiles. Il a l’habitude de garder la tête sur les épaules dans les moments critiques et de dire clairement ce qu’il convient de faire. Quand il arrive malheur à sa petite fille, il agit de même : il va trouver Jésus, lui annonce son diagnostic de la situation, « Ma fille est morte », il dit ensuite ce qu’il convient de faire en quelques mots précis auxquels on doit obéir, « viens lui imposer la main », alors la situation s’arrangera, « elle vivra ».

Il parle avec une telle assurance qu’il ne vient à personne, pas même à nous, de mettre en doute ses paroles. Elles ne sont pourtant attestées par personne, et le narrateur reste muet. Le seul à s’exprimer est Jésus : « La jeune fille n’est pas morte, elle dort ».

Il nous est facile de sourire des personnes qui se moquent de Jésus. Nous-mêmes pourrions n’entendre dans les paroles de Jésus qu’une annonce de sa victoire sur la mort, qui le conduit à employer pour désigner son adversaire une métaphore voilant pudiquement la réalité horrible de la mort d’une enfant.

Quoiqu’il en soit de l’état de cette enfant, pourquoi Jésus n’aurait-il pas raison ? Pourquoi voudrions-nous que son adversaire soit la mort ? Jésus aujourd’hui nous désigne son intervention comme un réveil. Il se conduit avec la fillette comme n’importe qui le ferait avec quelqu’un qui dort. Jésus réveille …

Il y a en l’homme une capacité d’écoute et de réveil qui nous permet de nous rendre présent à notre dignité. Et c’est par la rencontre avec Jésus que nous sommes restaurés dans cette dignité. La fillette se lève et devient femme. L’hémorragique, que Jésus appelle « fille » retrouve une féminité accomplie. Toutes deux se trouvent debout, libres, épanouies, à l’appel du Seigneur. Plus exactement, en présence du Seigneur. Car Jésus ne « fait » rien, l’hémorragique est sauvée par sa foi ; il n’ « ordonne » rien, la fillette se lève sans que Jésus ne l’interpelle. C’est la seule présence de Jésus, Dieu fait homme, qui change la vie, qui réveille des torpeurs profondes où l’humanité s’est assoupie.

Frères et sœurs, Jésus va maintenant se rendre présent sur l’autel. Que par sa parole que nous venons de partager nos cœurs s’éveillent à sa présence qui renouvelle toute chose, que le sommeil profond de nos habitudes, de nos préjugés, de nos sécurités, se dissipe au lever du soleil de nos âmes. Le voici qui vient l’époux qui nous rend notre dignité de fils et filles de Dieu. Accueillons-le ! Sa présence parmi nous, sa présence en nous, est la seule qui peut tout changer, la seule qui peut nous éveiller à la vraie vie.


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