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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

mercredi, 14ème semaine du temps Ordinaire,

L’Évangile de ce jour nous introduit progressivement à l’ouverture du petit groupe qui suit Jésus sur l’ensemble des nations. Bien entendu, aux débuts, il n’est pas question d’évoquer de telles ambitions. Jésus lui-même restreint la mission de ses apôtres aux brebis perdues d’Israël. Mais la tendresse et la compassion qui animent le Seigneur et le motivent nourrissent notre reconnaissance. Le Seigneur a vu les hommes comme un troupeau sans berger, fatigué et errant sans jamais rencontrer quelqu’un pour lui annoncer la Bonne Nouvelle l’inauguration du Royaume.

Jésus, donc, est saisi de pitié et prend l’initiative. Il envoie certains de ses disciples, qui deviennent alors les apôtres, et « leur donne le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité ». Il est frappant que Jésus ne fait pas allusion ici à un ministère d’enseignement ni de prédication. Il ne leur donne aucune capacité particulière pour faire de beau discours, mais il leur donne de pouvoir d’abord déblayer le terrain à l’annonce de la Parole. Ce n’est qu’ensuite, à la fin de l’extrait que nous venons d’entendre, qu’il leur donne cette instruction : « proclamez que le Royaume des cieux est tout proche ».

Ces dispositions, cet itinéraire de guérison que Jésus prévoit pour ceux qui auront à accueillir la Parole de ses apôtres, montre qu’il connaît la faiblesse de son troupeau. Il y a fort à faire. Mais il est frappant de constater aussi que, dans ces débuts, si la moisson apparait déjà laborieuse mais abondante, les ouvriers sont très peu nombreux. Douze. Douze hommes bien ordinaires dont saint Matthieu nous livre la liste de telle façon que nous reconnaissions des hommes qui nous sont familiers : « Simon, appelé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy »… Chacun de ces noms évoque le visage de quelqu’un de connu, de quelqu’un dont, sans doute, nous connaissons la valeur et dont nous connaissons trop bien les défauts.

Voilà l’œuvre de Jésus-Christ. Comme il élève cinq pauvres pains que les hommes ont pétris pour nourrir une foule immense, Jésus envoie douze disciples, les élevant à la dignité d’apôtres, pour conduire la multitude des croyants. Certes, Jésus limite cette première mission aux brebis perdues de la maison d’Israël, mais en choisissant douze disciples, au lieu des cinq que les rabbis choisissent habituellement, le Seigneur annonce la restauration des douze tribus d’Israël, de l’ensemble du peuple des croyants.

Ainsi cet évangile n’est pas une anecdote à propos des débuts de l’Église mais nous rejoint. Ceux que le Seigneur envoie sont toujours nos familiers. Certes, certains ont une fonction particulière qui les distingue et les met à part. Mais Jésus ne rompt pas notre familiarité avec eux, il ne brise pas la solidarité qui nous unit à nos pasteurs. Ainsi, chacun de nous, pour sa part, nous portons la responsabilité de berger que le troupeau fatigué attend ; chacun d’entre nous est un des ouvriers nécessaire à l’abondante moisson.

En cela nous avons le devoir d’accueillir la première grâce que Jésus fait à ses disciples, celle de la guérison. Elle libère en nous la vie, elle équilibre nos passions, elle enracine nos âmes dans le Ciel. Alors, par nos talents, par notre engagement dans la prière, par notre service, par la moindre disponibilité aux attentes de nos frères, nous sommes à notre tour les instruments de la grâce agissant auprès des brebis perdues. Par notre travail nous suscitons l’espérance qui nourrira la foi, nous engendrons la charité qui fera reconnaître le visage de celui qui nous envoie tous, nous établissons les brebis perdues dans la familiarité des disciples qui appellent l’unique berger par son nom qui nous sauve : Jésus.


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