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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

, Saint Camille de Lellis

La mission semble impossible, ou en tout cas vouée à l’échec : les brebis n’ont aucune chance contre les loups. Inutile d’essayer de les affronter et encore moins d’essayer de les convaincre de devenir végétariens : ne reproduisons pas l’erreur de Eve qui a cru pouvoir discuter avec plus malin qu’elle.
Veillons plutôt à demeurer « adroits comme les serpents et candides comme les colombes ». L’adresse des serpents dans le combat consiste à être prêts à tout perdre, sauf la tête, sachant bien que les autres parties de leur corps se régénèreront en temps voulu. Telle est l’attitude que le chrétien est invité à adopter dans ce monde : être disposé à tout abandonner sauf sa foi, source de vie éternelle, dans la certitude que tout ce à quoi il a renoncé par amour du Christ lui sera rendu au centuple. Quant à la candeur de la blanche colombe, elle consiste à s’élever dans le ciel vers la lumière dans un roucoulement amoureux, en semblant tout ignorer des ténèbres de la terre. Saint Paul nous donne le même conseil lorsqu’il écrit : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi vous paraîtrez avec lui en pleine gloire » (Col 3,1-4).
Jésus nous invite à (littéralement) « prendre quelque distance » vis-à-vis des hommes qui appartiennent encore à ce monde et dont le Prince des ténèbres va se servir pour persécuter les chrétiens, comme il a fait appel à eux pour crucifier le Christ. Notre attitude doit être à l’image de celle de Notre-Seigneur : compassion et miséricorde pour le pécheur, mais vigilance de chaque instant afin de ne pas nous laisser prendre dans les filets qu’il nous tend. Si nous restons fermes dans la foi, les yeux fixés comme Etienne sur « le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Ac 7,56), les humiliations et les sévisses que nous pourrons avoir à subir tourneront à l’avantage du Christ, car « l’Esprit de notre Père parlera en nous : il y aura là un témoignage pour nos persécuteurs et pour les incroyants », de sorte que paradoxalement, c’est en nous persécutant que ceux qui s’opposent à l’Evangile nous offriront les plus belles opportunités pour en témoigner.
Tout nous sera donné : la parole juste et l’attitude qui convient, si nous demeurons fidèles à la condition initiale : « Soyez adroits comme les serpents, et candides comme les colombes ». La haine pourra se déchaîner jusqu’au cœur des familles, brisant les liens de sang les plus proches : tout cela témoigne de la violence du combat entre les ténèbres et la lumière. Il faudra nous souvenir que les motifs invoqués pour justifier ces querelles ne sont que des prétextes : la vraie raison dont les protagonistes ne sont même pas conscients est notre appartenance au Christ, « vous serez détestés à cause de mon nom ». Le nom de Jésus déchaîne la fureur du Prince de ce monde qui dans sa violence destructrice, s’attaque aux liens les plus sacrés pour nous détourner du chemin du salut par lassitude d’âme. « Mais celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé » ; et il sauvera avec lui ses proches dont le Satan se sera servi, mais qu’il lui aura arrachés en leur accordant son pardon, au « nom de Jésus ».
Pas plus qu’une brebis n’affronte les loups, le disciple n’affronte ses persécuteurs : il fuit d’une ville dans l’autre ; entendons : il ne tente pas d’imposer la foi dans des débats contradictoires. Il évite les discussions stériles, mais donne son témoignage et se retire, se souvenant de la parole de sainte Bernadette annonçant au P. Peyramale le message de la Vierge : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire mais de vous le dire ». Le salut ne vient pas d’un affrontement victorieux du chrétien avec les forces du mal : cela Jésus l’a déjà accompli pour nous. Il nous est seulement demandé de semer la Parole : d’elle-même elle porte du fruit. A peine serons-nous passés dans une autre ville - nous serons-nous retirés après avoir témoigné - que déjà la venue du Fils de l’homme s’annoncera mystérieusement dans le cœur de celui qui nous rejetait. L’Esprit qui parle en nous et délivre le témoignage évangélique, est également celui qui opère la conversion conduisant au salut.

« Viens Esprit Saint : guide nos pensées, nos paroles, nos actions et jusqu’aux mouvements intimes de notre cœur, afin que nous te soyons parfaitement dociles et ne mettions pas d’obstacle à l’œuvre d’évangélisation que tu veux accomplir à travers nous. Marie, parfaite épouse de l’Esprit Saint, obtiens-nous cette grâce pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. »


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