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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Saint Jacques, apôtre

Le premier enseignement de ce texte, pas forcément le moins spirituel, est de nous montrer le mode d’action de l’Esprit dans la première communauté croyante. Dans cette page d’évangile Jésus annonce en effet la mort de Jacques, le disciple qui, avec son frère, prétend à une belle place dans le Royaume du Christ. Or cette mort est advenue assez vite, en 43, nous en trouvons le témoignage en Ac 12,2. A cette occasion, les disciples se rappellent donc les gestes et les paroles de Jésus.

Tel est le sens de notre méditation de la Parole de Dieu, particulièrement en temps estival. Les mois écoulés ont été riches en événements dont beaucoup peuvent être de précieux enseignements pour l’avenir. L’évangile n’est pas une carte routière de notre avancée vers le Royaume, mais un guide de relecture du passé pour éclairer l’avenir.

Ainsi la mort de Jacques prend-elle son poids quand Saint Matthieu entend les disciples se souvenir de l’annonce que Jésus lui avait faite. Ainsi l’annonce que Jésus fait aux deux frères les oriente vers une attitude juste. En ne regardaient que l’avenir, n’ayant donc pour seul secours que leur imagination, ils se prenaient déjà auréolés d’une gloire qu’ils pourraient tirer de la royauté de Jésus. Jésus qui marche vers sa glorification médite quant à lui les versets écrits jadis par le prophète Isaïe.

Il y a découvert la coupe, sa coupe, symbole de la souffrance du Serviteur, chemin vers Jérusalem, passage vers la vie à ouvrir aux hommes. A tous les hommes. Jésus invite ses disciples à se démarquer des grands de ce monde, qui ne connaissent que le jeu du pouvoir et de la domination, mais il révèle qu’il vient payer la rançon pour la multitude. Pour les rois et les grands de ce monde également. Car ils ne sont rois qu’en apparence et s’effacent devant le Christ qui seul est le vrai roi, le roi des rois, le Seigneur des seigneurs.

Ainsi, si le Royaume dans lequel Jacques et tous les disciples désiraient tant figurer en bonne place s’érige sans laisser de place pour le royaume des ténèbres, il n’exclut aucun homme. Jésus ne décourage pas Jacques et Jean, il les corrige. Par la question qu’il leur pose, il les invite à un désir plus grand et plus pur, il les motive à vouloir davantage et à s’orienter vers le bien qu’il leur réserve. Puis, en élargissant la conversation à l’ensemble du cercle des disciples, Jésus s’adresse à tous les hommes, les grands de ce monde compris, pour leur enseigner le vrai sens de la hiérarchie, celui qui naît de l’amour du prochain.

Ainsi avons-nous à recevoir la recommandation de Jésus. Non pas une exclusion de certains qui exercent de façon écrasante et erronée un pouvoir (au sens large nous en avons tous beaucoup), mais un refus de complicité avec l’esprit qui les anime, pour leur donner le témoignage du Royaume qu’ils recherchent. Non pas un regard vers l’avenir des perfections imaginaires que nous allons exercer, mais une relecture des refus de boire à la coupe que Jésus nous propose, pour ensuite, sans délai, nous remettre sur les chemins qui mènent à seule gloire qui vaille : celle qui nous vient du Père.

Tout cela reste vagues considérations sans un lieu pratique de vérification. L’eucharistie est le meilleur. Le sang est versé, la vie est donnée, en rançon, c’est-à-dire pour la rémission des péchés. Voilà le pouvoir que nous exerçons mal : celui de ne plus péché. Notre liberté sert à opprimer nous frères au lieu de les unir autour du Père. Cet évangile nous invite donc à faire le point sur notre manière de traverser l’année de l’eucharistie et de profiter pleinement du don qui nous est fait, de s’approprier des grâces de conversion qui sont offertes pour quelques semaines encore, accès facilité dans le Royaume éternel.


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