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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

mercredi, 22ème semaine du temps ordinaire

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

La péricope de ce jour comporte trois parties : la guérison de la belle-mère de Pierre ; le ministère de compassion de Jésus auprès des foules ; la prière nocturne du Seigneur et le dévoilement de la raison de sa venue.
Sortant de la synagogue où il vient de manifester la puissance de sa Parole en libérant un homme d’un esprit impur, Notre-Seigneur entre sans transition dans la maison de Simon. Son action y est semblable : il interpelle vivement - littéralement il « menace » - la fièvre qui est obligée d’obéir à sa Parole et de quitter la malade sans tarder. « A l’instant même elle se leva et elle les servait ».
Le médecin Luc sait apprécier l’efficacité de l’intervention : pas besoin de convalescence, la femme est immédiatement disponible pour le service. Cependant, la transformation instantanée suggère qu’il ne s’agit précisément pas d’une guérison - celle-ci suppose toujours une inscription dans la durée - mais plutôt de l’irruption d’une vie nouvelle, qui vient prendre la place de l’ancienne, déficiente ; le terme utilisé pour exprimer le relèvement de la malade, suggère une participation anticipée à la résurrection de Jésus lui-même.
Sans plus attendre, la belle-mère de Simon se met à servir le Seigneur, prolongeant ainsi la liturgie qui vient de s’achever à la synagogue. Avec la venue du Christ, la présence de Dieu passe des lieux de culte institués, dans la maison des hommes, où l’Emmanuel veut prolonger l’intimité qu’il a vécue trente ans avec Marie et Joseph à Nazareth.
Le second volet prolonge la révélation de la toute-puissance de la Parole de Jésus en faveur de tous, sans distinction. Jésus « se penche » sur la misère de chacun en particulier, leur signifiant par le geste de l’imposition des mains, qu’il leur transmet une effusion de cette Force mystérieuse qu’il possède en surabondance, et que l’Evangile et les Actes nous permettront d’identifier progressivement. Il se confirme aujourd’hui que cette Puissance dérange les esprits impurs, au point qu’ils sont obligés de se retirer. Hier déjà nous les avions entendu confesser la sainteté unique de Jésus : « Je sais qui tu es : le Saint de Dieu », s’était exclamé un des leurs ; aujourd’hui la reconnaissance se précise encore : « Tu es le Fils de Dieu », titre qui est attribué à Jésus précise saint Luc « parce qu’ils savaient eux qu’il était le Messie », c’est-à-dire le Oint, celui sur qui repose l’Esprit Saint de Dieu.
Jésus ne les laisse cependant pas parler ; non seulement en raison de l’ambiguïté de leur proclamation, mais surtout parce qu’il ne veut recevoir de témoignage sur son identité que de Celui qui l’a envoyé et qui s’est déjà prononcé sur lui lors du baptême au Jourdain : « Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Lc 3,22). C’est dans l’aujourd’hui de cet engendrement éternel que Jésus a pu proclamer : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il ma conféré l’onction ; il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération » (4, 18). Ce que le Seigneur vient précisément de faire en libérant par sa Parole ces hommes enchaînés dans les conséquences du péché.
Le troisième volet est une conclusion et une ouverture. Jésus a exercé son ministère toute la nuit, profitant de la fraîcheur. Au lever du jour, tandis que les autres prennent quelques heures de repos, il se retire à l’écart, hors de la ville - saint Marc précise : « pour prier » (Mc 1,35). Mais bientôt les foules inquiètes de sa disparition, le rejoignent, bien décidées à garder auprès d’elles ce thaumaturge hors de l’ordinaire. Mais lui ne l’entend pas ainsi : il ne reçoit pas sa mission des hommes mais de son Père : « Il faut que j’aille aussi dans les autres villes : c’est pour cela que j’ai été envoyé ». On ne met pas la main sur la Parole, nul ne peut se l’approprier. Elle est toute entière à chacun de nous et toute à tous ; elle demeure libre et c’est dans la mesure où nous acceptons cette pauvreté de ne jamais la posséder, mais de toujours devoir la recevoir à nouveau, qu’elle nous libère à notre tour.
Si nous voulons jouir de la présence et de la puissance guérissante du Seigneur Jésus, il ne nous reste plus qu’à nous lever et à nous mettre en route à sa suite, « prêchant par la parole et par nos vies transformées, la bonne nouvelle » : Dieu peut à nouveau régner dans le cœur des hommes qui viennent chercher auprès de son Fils la délivrance et la guérison.

« Seigneur, nous ne sommes que “de faibles êtres de chair” dont “la conduite toute humaine” (1ère lect.) n’a pas grand-chose à voir avec les exigences de ton Evangile ! Pourtant nous mettons en toi notre confiance : nous ne sommes ni meilleurs ni pires que “ces hommes et ces femmes atteints de diverses maladies” qui se pressaient autour de toi aux portes de Capharnaüm, et auxquels tu as manifesté toute ta tendresse et ta miséricorde, alors qu’ils étaient tourmentés d’esprits mauvais. “Nous attendons de toi notre vie : tu es pour nous un appui, un bouclier. La joie de notre cœur vient de toi, notre confiance est dans ton nom très saint” (Ps 32). »


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