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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

lundi, 23ème semaine du temps ordinaire

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

En quelques mots, Saint Luc précise le contexte de l’épisode : l’événement se déroule un jour de sabbat, et dans la synagogue. L’espace et le temps sont donc fortement sacralisés : Dieu est en filigrane de ce qui va se dérouler.
Les personnages se répartissent en trois « groupes » d’acteurs, dont un seul est à vrai dire actif. Par ordre d’entrée en scène, nous découvrons d’abord Jésus. C’est lui qui prendra toutes les initiatives et suscitera tous les rebondissements : il enseigne, il s’adresse au malade puis aux pharisiens, et guérit l’infirme.
Le second « acteur » est l’« homme dont la main droite - symbole du pouvoir d’action - est paralysée ». Il est clair qu’il ne faut pas attendre grand-chose de lui. Il se contentera d’obéir aux ordres de Jésus, ce qui lui vaudra de bénéficier du miracle. Il se trouvera par le fait même au cœur de la controverse, mais d’une manière totalement passive : il en est plutôt le prétexte ou le déclencheur.
Le troisième groupe est constitué par les antagonistes de l’acteur principal (c’est-à-dire de Jésus) : il s’agit des « scribes et pharisiens », dont l’évangéliste précise qu’ils l’épient, en quête d’un « motif pour l’accuser ». Ils sont attentifs, mais en retrait ; ils y demeureront, même lorsque leur malveillance sera dévoilée par l’interpellation que leur adresse Jésus. Ce n’est qu’à la fin de la péricope - nous pourrions dire « hors de la scène » - qu’ils redeviennent actifs, « discutant entre eux sur ce qu’ils allaient faire à Jésus ».
Cette rapide mise en perspective fait apparaître combien Notre-Seigneur est seul, isolé : personne ne prend sa défensive contre la malveillance de ses adversaires, pas même le bénéficiaire du miracle, ni les témoins - dont il n’est même pas question dans le récit. Jésus est seul face à des personnes passives, l’une en raison de son handicap ; les autres intentionnellement, cachant derrière leur inaction apparente, des projets inavouables. Somme toutes, Jésus apparaît comme le seul des personnages à être libre, à disposer de soi, à pouvoir prendre des initiatives et à les réaliser. Tous les autres sont prisonniers, soit du mal physique, soit du mal moral ; disons : du malin.
En citant ce dernier, nous dévoilons la présence d’un acteur invisible, mais qui est loin d’être inactif, puisqu’il pousse à « faire le mal ». A cette action perverse, Jésus oppose son contraire : « faire le bien », qu’il réalise concrètement en opérant la guérison. Cependant, la précision du contexte liturgique - « le jour du sabbat » - suggère la présence d’un cinquième acteur, également caché, et lui aussi éminemment actif, mais à travers Jésus : le Dieu d’Israël dont Notre-Seigneur vient révéler le visage de Père.
Ainsi donc, derrière ce qui apparaît comme un jeu de pouvoir mené par les chefs religieux contre ce Rabbi encombrant, nous découvrons un affrontement bien plus dramatique, opposant le Dieu de toute bonté qui cherche à « sauver une vie », au prince de ce monde, qui veut « la perdre ». L’issue du combat ne fait bien sûr pas de doute : Notre-Seigneur va rendre la santé à l’homme handicapé par une simple parole, qui prend souverainement autorité sur le mal(in). Encore faut-il que le malade croie en l’autorité et la puissance de cette parole, qu’il obéisse à l’ordre de Jésus et « étende la main ». La victoire du Ressuscité est nôtre : c’est de nos aliénations qu’il a triomphé « une fois pour toutes » ; mais pour qu’elle porte son fruit dans nos vies, il nous faut faire taire nos objections, nous arracher à nos mesquineries, et choisir fermement son camp en consentant à obéir à sa Parole. « Voici que le Christ, notre Agneau pascal, a été immolé. Célébrons donc la Fête, non pas avec de vieux ferments : la perversité et le vice ; mais avec du pain non fermenté : la droiture et la vérité » (1ère lect.).

« Seigneur Jésus, sois béni de dévoiler par ta parole les conceptions idolâtriques d’un Dieu indifférent, dur, exigeant, semées dans nos cœurs par l’ennemi, comme l’ivraie dans le champ de blé. Que la confrontation à ton visage de sainteté, qui nous révèle le vrai visage de ton Père, nous donne la force de nous arracher à nos pesanteurs et de nous livrer à la grâce. Nous pourrons alors te suivre sur le chemin de l’Evangile, dans la liberté filiale et la charité fraternelle. »


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