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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

samedi, 27ème semaine du temps ordinaire

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

Pour bien comprendre le cri d’émerveillement : « Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! », replaçons le dans son contexte.
A l’occasion de l’exorcisme d’un « démon muet » (Lc 11,14), Jésus vient d’affronter la jalousie des pharisiens. Ceux-ci tentent de le discréditer devant la foule en l’accusant « d’expulser les démons par Béelzéboul, le chef des démons ». Poussant jusqu’au bout la logique de ses contradicteurs, Notre-Seigneur démontre l’absurdité de leur accusation, et conclut son raisonnement par ces paroles : « Si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le Règne de Dieu vient de vous atteindre » (Lc 11,20). Jésus s’affirme en guerrier vainqueur, et nous somme de choisir l’étendard sous lequel nous voulons combattre : « Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi disperse ». Une telle autorité a sans aucun doute suscité un frémissement de crainte admirative, qui explique le cri de cette femme : « Heureuse la mère » qui peut compter sur la protection d’un tel fils ; elle est sûre d’être à l’abri des ruses et des embûches de l’Ennemi, qui était au centre de la controverse.
Jésus ne l’entend cependant pas ainsi : ce ne sont pas les liens du sang - aussi respectables soient-ils - qui assurent la protection contre Satan. « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent ! » Telle est l’unique défense efficace contre les stratégies de « l’esprit mauvais ». Seule la Parole de Dieu peut nous garder dans la lumière de l’Esprit Saint, contre laquelle le Prince des ténèbres n’a aucun pouvoir.
Entendre, garder et mettre en pratique (la Parole) : ces trois verbes expriment les conditions de la sauvegarde de notre liberté intérieure. Telle a toujours été la doctrine des Pères et des moines du désert, qui ne sortaient jamais du rayonnement des Ecritures, mettant en pratique le conseil de l’Apôtre Paul : « Ne prenez pas pour modèle le temps présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser, pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (Rm 12,2). Plus proche du contexte de notre péricope, citons également Saint Pierre : « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le Démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui, avec la force de la foi » (1 P 5,9).
Si « tous les âges proclament bienheureuse » (Lc 1,48) la Vierge Marie, ce n’est pas parce qu’elle « a porté le Messie dans ses entrailles, et qu’elle l’a nourri de son lait » ; mais parce que, dès l’aube de sa vie, elle a accueilli, gardé et mis en pratique la Parole de son Dieu. Par sa docilité à l’Esprit, elle « avait revêtu le Christ ; elle lui appartenait et lui demeurait unie » (cf. 1ère lect.). Aussi est-ce de lui qu’elle reçut le pouvoir d’écraser sous son talon l’antique Serpent (Gen 3, 15). A nous également la Parole in-spirée - c’est-à-dire saturée d’Esprit Saint - est offerte comme « une lampe sur nos pas, une lumière sur notre route » (Ps 119, 105) ; et comme une force pour le combat.
L’homme contemporain hélas récuse toute forme de soumission à une parole extrinsèque, qui prétendrait infléchir sa liberté ; il refuse toute hétéronomie, considérée comme aliénante et dès lors indigne de son statut d’homme libre. J’aimerais demander à ce frère en humanité, si ce n’est pas précisément dans sa relation à l’autre qu’il exerce sa liberté ? Et en particulier dans sa relation au Tout-Autre devant lequel il décide du sens de sa vie, en accueillant ou en refusant la Bonne Nouvelle du salut qu’il lui propose ? Comment Dieu serait-il jaloux de notre liberté, lui qui nous la donne à chaque instant afin que nous puissions disposer de nous-mêmes, choisir de le rencontrer dans sa Parole, et décider d’aimer comme il nous le demande, dans la force de son Esprit ?

« Marie, Vierge Sainte, comme les Apôtres au Cénacle, nous venons prendre refuge dans ton Cœur immaculé, pour nous y mettre avec toi à l’écoute des Ecritures. Merci de t’unir à notre prière, afin que l’Esprit descende sur nous pour une nouvelle Pentecôte d’amour. Nous pourrons alors “chercher le Seigneur et sa puissance, rechercher sans trêve sa face, chanter et jouer pour lui, nous glorifiant de son Nom très saint, nous souvenant des merveilles qu’il a faites, de ses prodiges, des jugements qu’il prononça” (Ps 104) ; et témoigner par nos vies renouvelées, de la vérité de l’Evangile. »


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