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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saint Luc, évangéliste

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

Ce qui frappe dans la péricope évangélique de ce jour, c’est l’onction de douceur qui s’en dégage à chaque verset. L’initiative de Jésus procède de sa compassion pour les foules qui sont « comme des brebis sans berger » (cf. Mc 6,34), et doit conduire à la découverte de la proximité du Royaume de justice et de paix.
Notre-Seigneur appelle soixante-douze disciples supplémentaires ; avec les Douze, ils constitueront une équipe de quatre-vingt quatre apôtres, soit sept (chiffre de la perfection) fois douze (nombre des tribus d’Israël). La raison de ce nouvel envoi est claire : « la moisson est abondante » ; les hommes sont mûrs pour accueillir la Bonne Nouvelle. Encore faut-il que quelqu’un la leur porte. Quatre-vingt apôtres d’un seul coup, ce n’est pas si mal : bon nombre d’évêques seraient heureux d’avoir ordonné autant de prêtres durant tout leur ministère ! Pourtant Jésus se plaint : « les ouvriers sont peu nombreux ». Sans doute Notre-Seigneur ne portait-il pas seulement son regard sur les besoins de son temps, mais aussi sur ceux de l’Eglise à venir. Jésus souffrait déjà en Palestine de la pénurie de prêtres qui affecte nos communautés en ce début de troisième millénaire. Et que nous propose-t-il comme « stratégie vocationnelle » ? Uniquement et exclusivement la prière insistante adressée à Dieu son Père : « Priez donc le Maître de la moisson, d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ». Comme le soulignait le Pape Benoît XVI en Bavière, la réponse à la crise des vocations ne viendra pas d’un « management » plus efficace : « Nous ne pouvons, comme peut-être dans d’autres professions, par l’intermédiaire d’une propagande bien ciblée, au moyen pour ainsi dire de stratégies adéquates, simplement recruter des personnes. L’appel, en partant du cœur de Dieu, doit toujours trouver le chemin du cœur de l’homme. Et cependant : c’est justement pour qu’il arrive dans les cœurs des hommes que notre collaboration est nécessaire. Le demander au Maître de la moisson signifie certainement avant tout prier pour cela, secouer son cœur et dire : “Fais-le s’il te plaît ! Réveille les hommes ! Allume en eux l’enthousiasme et la joie pour l’Evangile ! Fais-leur comprendre que c’est un trésor plus précieux que tout autre trésor et que celui qui l’a découvert doit le transmettre !” »
La mission des apôtres de l’Evangile, telle que la présente Jésus, n’est cependant guère enviable : que peuvent faire des agneaux face aux loups ? Rien d’autre que consentir, comme leur Berger, à se laisser « manger » ; c’est-à-dire à triompher de la haine par l’amour, de l’offense par le pardon. Loin d’être des obstacles à la diffusion de leur message, les difficultés rencontrées par les envoyés leur rappelleront la nécessité d’éviter toute dispersion, et de se concentrer sur l’essentiel : « N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route ». Quant à leur message, il se résume en quelques mots, ceux-là même que Jésus Ressuscité adresse aux siens lors de sa première apparition « ecclésiale » : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20,19.21). Dans le troisième comme dans le quatrième Evangile, cette « paix » désigne l’Esprit Saint, qui en est à la fois la Source et celui qui la fait régner dans nos cœurs. Comme les langues de feu de la Pentecôte, la paix ira reposer sur les amis de Dieu qui la désirent ardemment. L’accueil de la grâce divine leur sera compté comme justice : qu’ils soient juifs ou païens, ils seront intégrés dans le nouveau peuple élu et dans la nouvelle Alliance, indépendamment des interdits alimentaires qui avaient jusque là pour but de préserver l’identité des fils d’Abraham au sein des nations. Désormais les temps sont accomplis : « C’est lui le Christ qui est notre paix : des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Il voulait ainsi rassembler les uns et les autres en faisant la paix, et créer en lui un seul Homme nouveau » (Ep 2,14-15). En lui, Jésus, tous les hommes sont appelés à ne plus former qu’une seule famille dans le Royaume de Dieu son Père et notre Père à tous (cf. Jn 20,17).

« Seigneur, arrache-nous à notre sommeil, et donne-nous de prendre conscience de l’urgence des temps où nous sommes. “Rempli-nous de ta force, pour que nous puissions jusqu’au bout annoncer l’Evangile et le faire entendre à toutes les nations” (1ère lect.). Tu veux avoir besoin de nous pour communiquer ta paix ; mais comment pourrions-nous la transmettre si nous n’en sommes pas remplis, débordants ? Envoie ton Esprit sur ton Eglise, pour que se lèvent “les apôtres des derniers temps” (Saint Louis Marie Grignon de Montfort), ces âmes embrasées qui communiquent le Feu de l’Esprit partout où elles passent, “annonçant aux hommes tes exploits, la gloire et l’éclat de ton Règne éternel” (Ps 144). »


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