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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saints Simon et Jude

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

L’appel fondateur de l’Eglise naît de la prière nocturne du Seigneur, la nuit étant peut-être le symbole des ténèbres de sa Passion et de sa mort, dont il va triompher par la fidélité de son obéissance et de son amour. Le verbe « prier » apparaît deux fois dans le premier verset de notre péricope : l’appel sauveur qui rejoint chacun de nous par la voix de l’Eglise, est le fruit de la prière sacerdotale intense et persévérante du Christ crucifié.
Jésus prie le Père, car il va agir en son nom : appeler et donner un nom sont en effet des fonctions paternelles que Dieu accomplit par son Fils. Les Douze sont appelés « apôtres » c’est-à-dire « envoyés », « témoins » de la Parole agissante du Maître. Selon le principe juridique juif, ils représentent – au sens fort du terme : ils rendent présent – celui qui les envoie.
L’énumération solennelle des premiers appelés, se termine abruptement, renvoyant à nouveau vers le drame qui se prépare : « …et Judas Iscariote, celui qui fut le traître ». Quelle audace et quel courage de la part de Jésus de choisir et d’appeler celui-là même qui le dénoncerait, nous laissant ainsi entrevoir qu’aucune lâcheté ne peut mettre en échec sa confiance, qu’aucune trahison ne peut venir à bout de sa patience : entre Simon et Judas, entre fidélité et trahison, se déploient les noms des Douze, préfigurant ainsi la démarche boitillante de l’Eglise de tous les temps ; et aussi la nôtre sans doute. Douze personnes c’est bien peu de choses : Dieu aime réaliser son œuvre par « peu de choses ». Il aime agir par la médiation d’humbles signes sacramentels - à commencer par l’Eglise elle-même - dans lesquels sont pourtant cachées la toute-puissance et l’efficacité infinie de sa grâce.
Dans la discrétion de ces quelques versets décrivant un événement qui est passé inaperçu aux yeux du monde, saint Luc nous donne accès à un moment déterminant de l’histoire : la fondation de la communauté du salut, structurée hiérarchiquement par Jésus lui-même. La « pierre maîtresse » c’est le Christ, les apôtres en constituent « les fondations » (Ep 2,20), les disciples sont les membres du nouveau peuple de Dieu. Trois cercles concentriques entourent le Maître : les Douze, les disciples et enfin la foule, accourue de Judée, de Jérusalem la capitale et même de la région côtière de Tyr et de Sidon, c’est-à-dire au-delà des frontières de la Palestine, préfigurant la mission universelle. Nous retrouverons cette même structure au début des Actes des Apôtres, dans la description des commencements de l’Eglise : Jésus s’adresse une dernière fois « aux Apôtres qu’il avait choisis » avant d’être « enlevé » : ceux-ci regagnent Jérusalem et « montent dans la chambre haute où se retrouvent Pierre, Jean, Jacques… » - suit l’énumération des Onze - entourés des femmes, de Marie, mère de Jésus, et de ses disciples (Ac 1,2.13s) ; puis, après la descente de l’Esprit, accourent les foules provenant de tous les pays d’alentour.
L’image suggérée par Saint Luc de ces trois cercles concentriques entourant le Maître au pied de la montagne, est quelque peu erratique, mais elle frappe par sa majesté, sa paisible beauté et sa force rayonnante. A travers cet événement advenu « en ces jours-là », c’est déjà la victoire définitive du Ressuscité qui s’annonce. L’imprécision temporelle tout à fait volontaire, nous invite à actualiser la scène dans l’aujourd’hui de notre vie : c’est dans cette paisible majesté que le Seigneur continue à venir à nous d’auprès du Père par la médiation de son Eglise, pour nous « délivrer des esprits mauvais » et guérir, dans la force de l’Esprit qui émane de lui, tous ceux qui le touchent par une foi aimante.

« En toi Seigneur Jésus, “nous ne sommes plus des étrangers ni des gens de passage ; nous sommes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car nous avons été intégrés dans la construction qui a pour fondement les Apôtres et les prophètes, et dont tu es la pierre angulaire” (1ère lect.). Sois béni Seigneur pour cette œuvre de ton amour. Nous voulons accueillir pleinement ton salut et nous livrer à l’Esprit Saint, afin de “devenir nous aussi des éléments de la construction qui s’élève tout au long de l’histoire, pour devenir un temple saint dans le Seigneur, la demeure de Dieu parmi les hommes” (Ibid.). »


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