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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

lundi, 32ème semaine du temps ordinaire

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

Attention au choix des mots. Les scandales dont Jésus parle ne désignent pas les faits retentissants dont se délecte une certaine presse. Jésus prend le mot scandale dans sa définition stricte : ce sont des « pièges pour la foi », c’est-à-dire des provocations à l’apostasie. En effet, le mot initial désigne la pierre qui fait trébucher quelqu’un. Jésus considère donc que celui qui place une pierre sous les pieds de son frère, ferait mieux de l’avoir attachée à son cou : ceux qui prononcent des discours pervers pour détourner de la foi les petits envers lesquels le Seigneur montre tant d’attention, ceux qui cherchent à les rendre infidèles à Dieu, ceux-là sont dits « malheureux ! ».

Jésus nous enseigne ensuite comment il convient de réagir à une offense personnelle. Il ne faut surtout pas étouffer l’affaire ! « Fais-lui de vifs reproches » demande le Seigneur. Nous savons combien cela est un exercice difficile et humiliant. Mais Jésus est tellement clair qu’il ne nous est plus possible de maugréer dans notre cœur en saupoudrant nos mauvaises pensées d’une série de « je lui pardonne quand même ». Nous devons oser parler de l’offense avec celui qui l’a commise. Cela veut dire être sûr de bien faire taire le juge qui sommeille en nous et qui aurait tôt faire de clore les débats. Nous devons prier, et quelques fois attendre, pour laisser parler en nous le frère qui seul peut ouvrir un chemin vers la reconnaissance de la faute commise. Seul une attitude fraternelle de notre part peut ouvrir un espace à la prise de parole qui rend possible le repentir. Il nous faut donc, pour entrer dans cette démarche, nous déposséder de notre bon droit.

Puis, quand la demande de pardon est prononcée, il faut l’accorder de grand cœur. Même si l’exercice doit être répété sept fois par jour. Même si la même faute est commise incessamment. L’enjeu est double. D’abord, il nous est impossible de refuser à autrui ce que Dieu nous accorde à nous-même. En effet, si le sage pèche sept fois par jour, que dire de nous qui le sommes moins ! Ensuite, refuser de faire miséricorde, c’est refuser le jugement de Dieu et préférer le nôtre. Ce serait une grossière erreur car c’est alors à notre propre tribunal que nous serions nous-mêmes jugés, et non à celui de Dieu. En effet, refuser de faire miséricorde, c’est durcir son cœur à l’action de l’Esprit Saint, et donc être incapable de recevoir ensuite la miséricorde que notre Seigneur nous propose.

Les apôtres ne s’y trompent pas : cela est impossible aux hommes. Ils sont trop attachés à leur propre justice. Les disciples demandent donc à Jésus comment vivre cette exigence, comment avoir la foi nécessaire à cette démarche d’abandon à la force de L’Esprit.

Dans la réponse qu’il leur fait, Jésus ne cherche pas à prendre les disciples en flagrant délit de manque de foi. Le « si vous aviez la foi » n’est pas celui d’un reproche, mais celui d’une idée aberrante : même si vous aviez la foi la plus infime qui soit, mais c’est loin d’être le cas, vous obtiendriez de Dieu l’impossible ! Donc vous pouvez être certains d’obtenir de Dieu de faire l’impossible, c’est-à-dire de pardonner sept fois par jour à votre prochain.

Seigneur, nous te prenons au mot. Rien n’est impossible à ceux que tu assistes de la force de ton Esprit. Nous te demandons de renouveler en nous la vie filiale pour que nous parvenions à voir en chacun de ceux qui nous blessent un frère que tu nous demandes d’aimer comme toi tu nous aimes : dans ta miséricorde.


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