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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Nativité du Seigneur

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Auteur :

Frère Elie, fsj

La bible:

En cette nuit sainte, nous célébrons le mystère de notre salut, le prodige de la naissance de notre Sauveur. Devant la grandeur d’un tel événement, comment ne pas avouer l’impuissance de nos paroles et de nos conceptions humaines. Car, comment concevoir que le Fils unique, de même nature que le Père, éternel comme lui, dominant au ciel sur terre et aux enfers, ait voulu revêtir la fragilité de notre humanité pour opérer notre salut ? Et comment la fragilité de cette humanité, marquée par le péché, pourrait-elle sonder le secret de cette Naissance ? Comment, si Dieu lui-même ne venait à notre secours en acceptant de s’abaisser jusqu’à livrer pour nous en des mots humains le secret de son Incarnation.

Plongeons alors notre regard dans la Parole divine et laissons-nous instruire. Dans la première lecture, Isaïe s’écrie : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : ‘Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix’ » (Is 9, 5).
Dans l’évangile, Luc, quant à lui, nous rapporte l’adresse de l’ange aux bergers en ces termes : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » (Lc 2,13).
Ainsi, ce que le prophète Isaïe avait annoncé, les Apôtres l’ont vu et prêché. Il était Dieu et il s’est fait homme. Il a pris notre humanité sans perdre sa divinité. Il s’est fait humble et il est demeuré sublime. Il est né homme, il n’a pas cessé d’être Dieu. Il est né petit, tout en restant l’infini sous les voiles de l’enfance.

Si nous célébrons aujourd’hui la naissance du Sauveur, avec elle, nous célébrons aussi la naissance du monde. Car en effet, en cette naissance immaculée, le monde reçoit la vie et la lumière qui avait péri est rendue aux hommes. Oui, en cette nuit : « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi » (Is 9, 1).
Au moment de la naissance de Jésus, tout l’univers se fait recenser sur l’ordre de l’empereur César-Auguste. L’évangéliste précise même que c’est à l’occasion du « premier recensement, lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie » que Jésus naquit. Mais de quel recensement l’Ecriture nous parle-t-elle ici ? S’il y a bien un sens historique à cette précision, peut-être y en a-t-il aussi un spirituel… Laissons saint Augustin nous éclairer : « Au moment de la naissance de Jésus-Christ, tout l’univers se fait enregistrer sur les rôles publics, parce que le tribut est dû à César, comme l’adoration est due à Dieu. La pièce de monnaie est marquée au coin de César, comme les hommes sont formés à l’image de Dieu. Le recensement du monde s’opère en ce moment, afin que l’image du roi soit empreinte sur la monnaie, et que l’image de Dieu soit réformée dans l’homme. C’est ainsi que le tribut était rendu à César et l’homme à Dieu, selon cette parole du Seigneur : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Alors, dit l’Evangile, s’accomplit le premier recensement ; le premier quant au mystère, et non pas quant au temps ; quant au mérite, et non pas quant à la classification ; quant à la foi, et non pas quant à l’exécution matérielle. Depuis longtemps déjà l’univers payait le tribut aux Romains, ce qui suppose le cens établi ; comment donc peut-on dire qu’il y eut, à la naissance du Sauveur, un premier recensement ? N’y a-t-il pas là un enseignement mystérieux et prophétique ? »
Ainsi, en cette nuit, dans la discrétion d’une étable de campagne et non dans le faste d’un palais royal, l’homme est rendu à Dieu. Dans la naissance de ce petit enfant est déjà contenu tout le mystère de la rédemption des pécheurs, tout le mystère de notre rédemption. Car, comment aurions-nous pu être délivrés si le Sauveur n’était pas venu sous la forme d’esclave, ne dédaignant pas, lui le Roi du ciel, les entraves des bandelettes de ses langes !

C’est aujourd’hui la naissance du Seigneur libérateur, nous sommes délivrés de tous nos esclavages ; c’est la naissance du Rédempteur, nous sommes rachetés de toutes nos captivités ; c’est la naissance du médecin, nous sommes guéris de toutes maladies ; c’est la naissance de la miséricorde, nous sommes pardonnés de nos péchés ; c’est la naissance de Jésus-Christ, frères et sœurs baptisés dans sa mort et sa résurrection, exultons avec tous les anges dans le ciel. Unissons nos voix à celle du psalmiste et chantons notre joie. Chantons au Seigneur un chant nouveau, proclamons son salut, racontons à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles (Cf. Psaume 95) car aujourd’hui « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes » (Tite 2, 11).

Oui, que les cieux tressaillent et que la terre se réjouisse. Que les cieux tressaillent parce qu’ils n’ont personne pour les accuser. Que la terre se réjouisse parce qu’elle voit germer la semence de vie éternelle. Que cette joie soit victorieuse de toutes tristesses et que la paix qu’elle donne se communique au monde entier. Puisse le chant des anges en cette nuit sainte ne jamais quitter nos lèvres : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2,14), « car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de nos fautes et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien » (Cf. Tt 2,14).


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