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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Sainte Marie, Mère de Dieu

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

Les bergers arrivent à la crèche et découvrent tout selon ce que les anges leur avaient annoncé. Et comme tous ceux qui ont été introduits dans ce mystère de la nativité, Marie la première, ils courent l’annoncer à leur tour. Tous ceux qui sont là, avec eux, en profitent les premiers : nous n’avons aucune peine à les imaginer discuter entre eux de ce qu’ils contemplent, à se redire entre eux ce que les anges avaient annoncé et qu’ils découvrent.

Au cœur de ce joyeux tumulte, saint Luc attire alors notre attention sur Marie. Elle « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». La voir au cœur de ce mouvement a quelque chose d’incongru : elle écoute les bergers lui apprendre la nouvelle, elle qui en est mieux informée que quiconque. En outre, elle ne les écoute pas d’une oreille amusée, comme on laisserait un enfant nous expliquer naïvement une découverte qu’il vient de faire mais que nous connaissons déjà depuis longtemps. Non, Marie retient et elle médite tout cela. Un peu comme si elle découvrait peu à peu elle aussi, comme si elle entrait plus profondément dans le mystère, nous entraînant ainsi à sa suite, vers de nouvelles clartés.

En effet, Marie est en elle-même l’Octave de Noël. Elle était là au tout début, elle sera là à la fin. C’est en elle que tout a commencé, c’est en elle aussi que tout s’achève. Aujourd’hui, après une semaine de festivités, le jour de Noël s’achève. Il se dissipe dans deux directions : il part avec les bergers, qui proclament tout au long de leur chemin la bonne nouvelle du salut offert en Jésus-Christ ; il part avec Marie, dans les profondeurs de la contemplation. Mais c’est Marie, qui, dans son silence, nous apprend à rencontrer Celui qui vient. C’est pourquoi nous choisissons de rester près d’elle aujourd’hui.

Notre sauveur vient à nous en effet et nous avons à faire connaissance avec lui. Marie, sa mère, se pose évidemment cette question, elle cherche tout ce qui l’aidera à discerner le projet de Dieu sur ce nouveau-né. Elle est la servante du Seigneur, elle ne désire rien d’autre que la réalisation de son projet. Elle qui est tout offerte, elle ne cherche pas à retenir son fils pour elle-même, elle accueille chacun des événements qui le concernent comme un dévoilement progressif de la mission de son fils. Marie n’a pas enfanté simplement un corps dont Dieu avait besoin pour venir à nous, elle est la mère de Dieu, sa maternité s’exerce sur la personne de son Fils, qui est divine, elle est le chemin que Dieu, en personne, prend pour venir à nous.

L’écoute attentive et la disponibilité radicale de Marie qui ont permis ce prodigue, montrent comment sa maternité consiste à faire la volonté de Dieu. C’est en faisant la volonté de Dieu qu’elle devient mère du Seigneur et c’est aussi par la volonté du Seigneur de nous rejoindre qu’elle est devenue mère de Dieu. En effet, en Jésus-Christ, Dieu ne veut pas seulement montrer qu’il est proche de nous, il veut faire de nous ses fils.

Saint Paul nous enseigne dans la deuxième lecture comment ce désir de Dieu nous unit alors à Marie. Le Père en effet nous engendre par sa Parole toute-puissante qu’il prononce dans le souffle de l’Esprit, comme il engendra son Fils unique dans le sein de la Pleine de Grâce, la Vierge Immaculée. « Et voici la preuve que vous êtes des fils, nous dit saint Paul : envoyé de Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos cœurs, et il crie vers le Père en l’appelant “Abba !” ».

L’analogie entre l’enfantement du Christ-Tête par l’action conjointe du Verbe et de l’Esprit dans le Cœur Immaculé de Marie, et l’enfantement de son Corps par l’action des mêmes Personnes divines dans le cœur des croyants, justifie que la liturgie de ce jour place Marie au centre de la célébration ; non pas en lieu et place de Dieu dont elle usurperait la position, mais comme celle que Dieu lui-même nous propose en exemple afin de pouvoir pleinement l’accueillir, et « grandir en grâce et en sagesse » sous son regard.

Nous célébrons donc Marie, avec joie et reconnaissance, en ce qu’elle accueille d’une façon inconditionnelle la volonté de Dieu et dans la manière dont elle veille sur la croissance de la vie de son enfant divin. Nous la célébrons et nous lui demandons, puisqu’elle est la mère de Dieu, d’être aussi la nôtre. Nous lui demandons de nous aider à établir en nous ces dispositions envers l’Esprit de Dieu et à affiner notre attention à la croissance de la vie divine en nous. Car, de la même façon que Marie est attentive à chaque parole d’action de grâce des bergers pour ne rien perdre du mystère qui vient de prendre corps, nous non plus, nous ne voulons rien laisser perdre de la bénédiction de Dieu qui nous est faite en Jésus-Christ.

En ce premier jour de l’année, demandons à la Vierge Marie qu’elle intercède pour nous, afin que « le Seigneur fasse briller sur nous son visage, qu’il se penche sur nous, qu’il tourne vers nous son visage et nous apporte la paix », selon la Parole de Dieu donnée à Moïse dans la première lecture. Que nous passions chaque jour de cette année en sa bénédiction, en lui permettant de nous découvrir sa douce présence au cœur de nos vies, sous le regard bienveillant de Marie, Mère de Dieu.


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