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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de Noël

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

« Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi ». Jean-Baptiste exprime ici une des plus belles symétries de l’évangile : celle qui existe entre le mystère de la Passion et celui de Noël.

Le Baptiste dit en effet que l’on suit Jésus montant vers Jérusalem comme on suit un maître exceptionnel. Sa sagesse, son enseignement, ses miracles sont sans pareils. Puis vient le temps de la Croix, où le disciple doit apprendre la véritable expression de la puissance de Dieu. Elle se dévoile dans la pauvreté, l’abandon, la solitude, elle se dit dans le visage du Fils qui se livre. Ainsi Jean-Baptiste annonce-t-il une puissance déroutante, qui semble d’abord répondre aux aspirations humaines mais les mènent ailleurs, au-delà d’elles-mêmes.

Mais Jean-Baptiste est aussi une figure centrale de l’Avent. Avec Marie, il nous a conduits à Noël. Celui qui vient derrière lui, celui qu’il annonce, est alors un petit enfant, abandonné dans les bras de sa mère, pauvre, à qui on a même refusé le droit de naître sous un toit. Or le Baptiste le dit clairement : il est « plus puissant que moi ». Dans la fragilité de cet enfant, nous avons à reconnaître la puissance de Dieu qui vient nous sauver, le Verbe qui se fait chair.

L’enjeu de notre vie chrétienne apparaît dès lors être l’ouverture de nos yeux à la présence du sauveur parmi nous, l’ouverture de nos cœurs qui ont à se rendre vulnérables comme notre sauveur a choisi de le devenir, par amour pour nous.

Mais comment y parvenir ? Comment voir l’invisible ? En suivant les témoins qui nous sont donnés, comme cette colombe que voit Jésus et qui lui confirme le don du Père, comme cette voix que tous entendent et qui leur dit l’amour de Dieu pour son Fils. Jamais le Seigneur ne nous a laissés sans aide : dans notre marche de l’avent, nous avons croisé Jean-Baptiste, Élisabeth, les bergers, Marie et Joseph ; et voici que désormais Dieu lui-même nous assiste, car « celui qui rend témoignage », nous dit saint Jean dans la première lecture, « c’est l’Esprit ».

Pour savoir reconnaître l’Enfant et nous agenouiller devant lui, à l’exemple des Mages demain, pour discerner sa présence et l’adorer, nous devons accueillir le témoignage de l’Esprit dans nos vies. C’est par lui que Jésus œuvre et nous mène à sa suite vers le Père. Cela n’a rien d’un voyage abstrait ou confus. En effet, « Jésus Christ est venu par l’eau et par le sang : pas seulement l’eau, mais l’eau et le sang ». Cet itinéraire mystique se fait donc par l’eau, c’est-à-dire par la grâce de notre baptême, et par le sang, c’est-à-dire par la grâce de l’eucharistie. Pour que nos yeux s’ouvrent aux réalités du Royaume et à la présence du sauveur dans nos vies, il nous faut laisser la grâce des sacrements prendre toute son ampleur dans nos âmes. L’acte d’adoration et d’abandon que Jésus attend de nous est donc de nous livrer à son emprise, de le laisser régner en maître dans notre âme, notre corps et notre esprit.

Seigneur Jésus, nous connaissons notre pauvreté, nous savons que tu nous y rejoins. Viens maintenant accomplir ton œuvre jusqu’au bout, empare-toi de nous, renouvelle-nous dans la grâce de notre baptême, fortifie en nous l’œuvre de tes sacrements, que nous ayons en partage la vie éternelle, car nous mettons notre foi en ton Saint Nom.


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