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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

Baptême du Seigneur

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

« Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance » ! Cette exclamation à elle seule convoque dans nos esprits des images guerrières. « Son bras est victorieux » ! Elle nous surprend à mettre en scène un Dieu revêtu d’une cuirasse étincelante, avançant entouré de ses redoutables milices.

Mais ce puissant guerrier est un berger. Son bras est vigoureux, mais c’est un bras protecteur : « son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits ». Le Dieu vainqueur est un Dieu de tendresse et d’amour.

Mais, au terme du temps de Noël, voici qui ne saurait nous dérouter. Nous avons cherché l’Enfant de la Crèche, nous avons vu dans la fragilité du nourrisson, le sauveur du monde. Le prophète Isaïe qui introduit cette liturgie du baptême du Seigneur, n’a donc d’autre fonction que de nous remettre dans la perspective du mystère de Noël.

Est-ce donc si utile ? Certainement : « tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Messie ».

Ce que nous avons fait à Noël, nous aurons à le refaire tous les jours de l’année. D’abord, nous aurons à discerner les lieux où Dieu nous parle. Maintenant que nous avons découvert que Dieu s’est fait si petit, nous ne pourrons plus dire d’un événement ou d’une parole qu’il est trop petit ou qu’elle est trop insignifiante pour venir de Dieu. Le Dieu des victoires a toujours le visage des petits riens. Ensuite, nous aurons à ne pas nous tromper dans notre attente. Le foule était attirée par Jean, mais lui seul a reconnu Jésus parmi tous. Saurons-nous le reconnaître ? Et, en entendant les paroles de Jean, saurons-nous entendre combien elles ressemblent à celles d’Isaïe ? Il annonce en effet un Dieu puissant qui vient, qui baptisera dans le feu. Mais ce feu est le feu de l’Esprit, la tendresse du Bon Berger.

Nous reconnaissons donc Jésus à ce qu’il revêt ces attributs. Il est oint de la plénitude de l’Esprit Saint, qui descend symboliquement sur son humanité sous la forme d’une colombe. Dieu le Père le revêt de tout son amour.

Était-ce donc nécessaire ? Non, bien entendu. Le Père et le Fils sont unis dans l’Esprit depuis toute éternité. Le Fils n’a pas à recevoir l’Esprit car l’Esprit est à lui. Mais il ouvre en ce jour l’ère où l’humanité est restaurée dans sa dignité. Jésus reçoit l’Esprit pour l’humanité entière qu’il récapitule. Nous qui sommes en lui, nous sommes ainsi vivifiés de son Esprit. Notre relation à Dieu est aujourd’hui transfigurée.

Elle n’est pas la seule. Jésus a en effet choisi d’avoir besoin de Jean-Baptiste. Quelle belle image que celle de ce Dieu puissant qui se repose sur la collaboration d’un homme faible. Jésus nous enseigne ainsi que toute l’économie qu’il inaugure est fondée sur le besoin d’autrui. En passant par l’eau du Jourdain, Jésus passe par l’autre. Il confirme ainsi que tout chrétien doit passer par son frère. La cuirasse étincelante que Jésus arbore est donc celle des eaux du Jourdain, des eaux de la mission de Jean-Baptiste, des eaux vives de la relation fraternelle. Elle prépare à endosser ensuite l’armure du soleil du désert, celle de la relation à Dieu. Voilà le programme pour notre temps ordinaire, demain.

Seigneur Jésus, merci pour le don de ton Esprit, merci pour ce baptême où tu nous livres à l’amour du Père. Gardes-nous toujours unis à toi et entre nous, dignes de ta confiance, éclatante armure de ta victoire sur la division, objets de la tendresse du Père.


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