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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

mercredi, 1ère semaine du temps ordinaire

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Auteur :

Frère Elie, fsj

La bible:

Jésus vient de libérer un possédé dans la synagogue de Capharnaüm et le voilà maintenant introduit dans l’intimité d’une maison, celle de Simon et André. Il y trouve la belle-mère de Simon alitée avec de la fièvre. Son état semble préoccupant puisqu’avant même que Jésus arrive on lui parla de la malade.

Saint Marc nous dit alors que « Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main et la fit se lever ». Et la guérison tout naturellement s’opère : « La fièvre la quitta et elle les servait ».
Par rapport au précédent, ce miracle étonne par sa sobriété, par son manque de merveilleux. Aucune parole d’autorité de la part de Jésus. Il guérit et relève par un geste tout simple. Tout se déroule dans la discrétion, la douceur. Jésus est debout, en mouvement. La malade est allongée et immobile, dormant peut-être d’un sommeil agité à cause de sa fièvre. Le contraste est saisissant et notre attention s’en trouve focalisée sur le geste de Jésus : « il la fit lever ». En Jésus, c’est le mouvement même de la vie qui vient à la rencontre d’une humanité inerte. Jésus est celui qui nous relève, celui qui nous réveille de notre sommeil, celui qui nous ressuscite de toutes nos morts.

Car c’est bien de résurrection dont il est question ici. En effet, le verbe êgeiren, employé par Marc pour décrire l’action du Seigneur, est l’un des deux utilisés par les évangélistes pour parler de la résurrection de Jésus.
Nous sommes donc ici devant une relecture post-pascale de cette guérison. C’est à la lumière de la résurrection du Seigneur que Marc et la première communauté chrétienne ont pu discerner dans la sobriété de cet événement l’action salvifique du Fils de Dieu.

Mais, au moment où se déroule cet épisode, c’est comme si le Seigneur voulait couper court à toute interprétation erronée des prodiges qu’il vient d’opérer. Jésus n’est pas un faiseur de miracles, un guérisseur de talent, tel que la foule s’amassant devant la porte de la maison pourrait le laisser entendre. Il s’en va dans un endroit désert pour prier, demeurant mystérieusement insaisissable.

Ce n’est qu’au pied de la Croix que nous pourrons confesser avec le centurion romain que Jésus est le Fils de Dieu (Mc 15,39) : « Vraiment cet homme était fils de Dieu ». Ce n’est qu’après sa mort et sa résurrection que nous pourrons vraiment accueillir dans la foi le mystère plénier de sa personnalité et de son œuvre. D’ici-là, nous risquons de nous méprendre et de le prendre pour un messie temporel, un thaumaturge exceptionnel, et passer à côté de sa réalité de Sauveur. Ce n’est que lorsque la Croix aura fait s’écrouler toutes les fausses idées humaines que l’on avait pu projeter sur sa messianité que nous pourrons accueillir Jésus pour ce qu’il est réellement. Pourtant Seigneur « tout le monde te cherche ». Mais pour quelles raisons nous demande Jésus ?

« Purifie Seigneur le regard que nous portons sur toi et sur ce que tu opères dans nos vies. Puissions-nous discerner dans ce qui en fait le quotidien, voire la banalité apparente, ton œuvre de résurrection et t’en rendre grâce à jamais. »


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