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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

Saint Antoine, abbé

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

La tension narrative est à son comble : la description du contexte de l’épisode est réduite au strict minimum afin de concentrer notre attention sur l’affrontement entre Jésus et les pharisiens, ainsi que sur l’issue dramatique qui s’annonce déjà.
Jésus entre dans la synagogue ; immédiatement l’évangéliste fait un « zoom » sur deux (groupes de) personnages : d’un côté l’homme à la main paralysée, de l’autre des observateurs mal intentionnés à l’affût : « On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat ; on pourrait ainsi l’accuser ». La mise en scène suggère ni plus ni moins une embuscade. Les pharisiens - nous découvrirons à la fin de l’épisode que c’est bien d’eux qu’il s’agit - savent que le Rabbi va se rendre « selon son habitude » (Lc 4,16) à la synagogue, lieu où le peuple se rassemble le jour du sabbat pour louer son Dieu et renouer ses liens de fraternité dans une commune prière. Les chefs religieux ont une autre préoccupation : ils sont venus pour tendre un piège à ce Jésus, qui prend trop d’ascendant sur la foule. L’homme à la main paralysée est un appât qui cache l’hameçon de la transgression de la Loi, grâce auquel ils comptent bien se débarrasser de ce gêneur.
Jésus l’a compris ; aussi provoque-t-il sans attendre la confrontation en invitant l’homme handicapé à sortir de l’ombre et à se tenir « devant tout le monde ». Puis il tente d’ouvrir ce qui se voudrait un dialogue, en reformulant les données du problème. Les pharisiens avaient réfléchi en termes d’une opposition un peu simpliste entre ce qu’il est permis et ce qui est proscrit de « faire » le jour du sabbat. La Loi interdisait de poser des actes thaumaturgiques ce jour là - sauf si la vie du malade était en danger. L’obéissance stricte au précepte divin formulé sous forme d’interdit, impliquait donc de s’abstenir de toute action en faveur de l’homme à la main paralysée, puisque sa maladie n’était pas mortelle. A cette approche de la Loi, Jésus en oppose une autre, positive cette fois ; plus exactement il invite ses interlocuteurs à interpréter la Loi à la lumière de sa visée intentionnelle, celle qui sous-tend tous les préceptes, à savoir l’obligation de faire le bien. Ceci vaut tout particulièrement pour le sabbat, au cours duquel chacun est précisément invité à réorienté sa vie vers le Dieu de toute bonté. Or s’abstenir de faire le bien qui est à notre portée, c’est laisser délibérément le mal maintenir - voire étendre - son domaine. Celui qui ne sauve pas une vie en danger, est complice de la mort de son frère.
Le silence lourd de ses interlocuteurs en dit long sur leur motivation et leurs sentiments : ils n’en ont que faire de l’état de santé de cet homme et de l’esprit de la Loi. Surpris par la répartie de Jésus qui vient de dénoncer l’étroitesse de leur conception religieuse, ils se drapent dans un mutisme réprobateur. La suite du récit confirme ce que Notre-Seigneur vient de suggérer à demi-mots : non seulement les pharisiens ne cherchent pas à faire le bien, mais ils sont à l’affût de « la manière dont ils pourraient faire périr » ce beau parleur qui leur fait la leçon. Une telle attitude ne peut en aucune manière se fonder sur les Ecritures qu’ils sont chargés d’enseigner dans la synagogue. Aussi « sortent-ils » du lieu de prière, y laissant Jésus seul avec le peuple - sans se rendre compte qu’ils lui cèdent la place, reconnaissant implicitement qu’il est mieux qualifié qu’eux pour parler de Dieu.
Aveuglés par la haine, les pharisiens non seulement rompent avec la tradition de leurs pères, mais ils vont même faire alliance avec leurs frères ennemis - les partisans d’Hérode - pour « voir ensemble comment faire périr » Jésus.

« Seigneur, ce pharisien c’est moi ! Que de fois ne suis-je pas dans le parti de l’Accusateur, complotant la mort de mes ennemis, refusant le dialogue et interprétant a priori leurs faits et gestes avec malveillance ! Que de fois ne les ai-je pas accusés en ton nom, brandissant tes commandements ou ta Parole comme une épée vengeresse ! Pardon, Seigneur : ouvre mes yeux, guéris mon cœur de pierre, et donne-moi la force de choisir la vie en offrant le pardon et en cherchant la réconciliation, la paix et l’unité, comme il convient à des enfants d’un même Père. »


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