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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saints Timothée et Tite, évêques

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

Jésus avait déjà envoyé les Douze (apôtres), qu’il destinait prioritairement à l’évangélisation d’Israël. Cette fois il désigne encore soixante-douze disciples, qu’il envoie à leur tour pour prolonger la mission des Apôtres dans le monde entier : le chiffre soixante-douze est en effet significatif : selon Gen 10 il correspond au nombre de peuples qui composent l’humanité.
Jésus mobilise ses disciples : ce ne sont donc plus seulement les « professionnels » de l’évangélisation, les Apôtres - entendons les évêques, prêtres et autres consacrés - qui sont concernés, mais nous tous, sans distinction. A chacun d’entre nous le Seigneur confie l’évangélisation des personnes de notre entourage, où que nous vivions : « dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller » - c’est-à-dire partout - car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim 2,4). Tous nous sommes chargés « de conduire ceux que Dieu a choisis vers la foi et la connaissance de la vérité, dans une religion vécue » (1ère lect.).
Autrement dit, notre mission consiste essentiellement à préparer la venue du Seigneur ; à disposer les cœurs de nos frères à la rencontre décisive avec le Christ, le Verbe de Dieu, afin qu’ils le connaissent, qu’en le connaissant ils l’accueillent, et qu’en l’accueillant, ils accèdent au salut.
La crise des vocations n’est décidément pas d’aujourd’hui : Jésus déjà se plaint du petit nombre d’ouvriers ! En même temps il nous révèle ce qu’il convient de faire : nous adresser avec confiance au « Maître de la moisson », c’est-à-dire à son Père ; le prier « d’envoyer des ouvriers à sa moisson ». Jésus ne nous dit cependant pas d’attendre d’être nombreux pour partir en mission : il nous invite à prier, certes, mais sans différer notre départ, laissant au Père le soin d’éveiller les vocations et d’envoyer les troupes fraîches au secours de celles qui sont déjà sur le terrain. A chacun son rôle : à nous de prier et d’annoncer la Parole, au Père d’appeler et d’envoyer. « Le grain qui s’entasse pourrit », répondait Saint Dominique à ceux qui le critiquaient d’envoyer ses douze premiers frères deux par deux dans toutes les capitales d’Europe, au lieu d’attendre qu’ils soient plus nombreux. Mais sommes-nous encore brûlés du zèle d’annoncer l’Evangile ? Pourtant, « sauver ne fût ce qu’un seul frère avec le Christ, est l’œuvre la plus grande que nous puissions réaliser dans notre vie » (S. Jean Chrysostome).
Puisse l’Esprit Saint nous faire prendre conscience qu’il s’agit là d’une dimension essentiellement de notre vocation chrétienne. Le temps presse : « Ne vous attardez pas en salutations sur la route » ; comme Marie, la première messagère de la Bonne Nouvelle, les apôtres n’ont guère le temps de se mêler aux mondanités : ils se rendent « en toute hâte » (Lc 1,39) là où leur Seigneur les envoie.
« N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales » ; traduisons : ne vous encombrez pas de raisonnements sophistiqués, mais « dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison” ». La mission du messager est simple : il annonce la Bonne Nouvelle dans l’intimité de la vie privée (la maison) comme au cœur de la vie publique (la ville). Où qu’il aille, il propose la paix du Christ à la fois comme une salutation et comme un don. Mais pour que ce partage soit crédible, il faut que le témoin rayonne de cette paix profonde que tout homme désire comme le bien le plus précieux. Et pour en rayonner, il doit lui-même en vivre : vivre de l’Esprit envoyé par le Père et le Fils à ceux qui le leur demandent.
En relisant cette page d’évangile, nous découvrons que la méthode d’évangélisation d’André, de Philippe et des premiers disciples n’a rien perdu de son actualité ; ils se contentent d’annoncer : « Nous avons trouvé le Messie (Jn 1,41) » ; réveillez-vous : « le Règne de Dieu est tout proche ! » Leur paix, leur joie, la transformation profonde de leur être sont à ce point perceptible, que ces simples mots suffisent pour que ceux qui les écoutent se laissent conduire à Jésus. « L’ami de la paix », celui qui l’aime, qui la désire, reconnaîtra l’envoyé et recevra le don de Dieu ; l’Esprit de paix ira reposer sur lui selon la prophétie des Anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix pour ses bien-aimés » (Lc 2,14).
Messagers de paix : y a-t-il une mission plus belle et plus urgente que celle-là au cœur de notre monde déchiré par les incompréhensions, les divisions, les conflits, les guerres ? « Allez, je vous envoie comme des agneaux portant la paix au milieu des loups ».

« Seigneur réveille notre courage, arrache-nous à nos torpeurs et à notre respect humain ! Puissions-nous prendre conscience de la responsabilité que nous portons au milieu de ce monde qui a soif de sens, qui cherche éperdument des raisons d’espérer, et qui n’ose plus croire au véritable amour. “De jour en jour, nous devrions proclamer ton salut, raconter à tous nos frères ta gloire, à toutes les nations tes merveilles” (cf. Ps 95) ; or nous demeurons muets, cachant notre appartenance au Christ comme si elle nous faisait honte. Seigneur donne-nous l’audace dans l’Esprit d’aborder aujourd’hui nos frères avec les paroles que nous suggère Tite : “Je te souhaite grâce et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Sauveur ! ” (1ère lect.) »


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