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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

6e dimanche du Temps Ordinaire

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Auteur :

Frère Elie, fsj

La bible:

Les lectures de ce dimanche mettent chacune en opposition deux attitudes. Le prophète Jérémie, dans la première lecture, oppose la bénédiction qui repose sur celui qui se confie en Dieu à la malédiction dont hérite celui qui met sa confiance en l’homme mortel : « Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir. Maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur ». Le premier est comme arbre planté au bord des eaux qui plonge ses racines dans le courant de la vie divine et ne voit jamais son feuillage se flétrir. Le second, quant à lui, parce qu’il s’est détourné de Dieu est « comme un buisson sur une terre désolé » demeurant « dans les lieux arides du désert ».

Il est aussi question d’un arbre planté près d’un courant d’eau dans le Psaume. Nous y retrouvons en fait la même dynamique que dans la première lecture. Il nous y est dit que l’homme qui ne suit pas le chemin des pécheurs mais se plait dans la loi du Seigneur « est comme un arbre planté près d’un ruisseau qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ». Cet homme n’aura pas le même sort que le méchant. Le chemin de ce dernier le conduira à sa perte tandis que « le Seigneur connaît le chemin du juste » parce que ce dernier se confie en lui.

Ces textes de la Parole de Dieu nous mettent en crise, dans le sens où ils nous forcent au discernement. Où est-ce que je me situe ? Où est-ce que j’engage ma liberté ? Jésus nous dit : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Mt 12,30). Deux esprits s’affrontent en nous, autour de nous. Pour paraphraser saint Augustin dans la Cité de Dieu, nous pourrions dire que l’enjeu de notre vie réside en ceci : ou bien nous nous attachons à Dieu au mépris de nous-mêmes ; ou bien nous nous attachons à nous-mêmes au mépris de Dieu. Ou bien nous mettons notre confiance en Dieu ; ou bien nous la mettons en nous-mêmes, la première attitude conduisant à la vie, la deuxième à la mort.
Voilà pourquoi Jésus déclare bienheureux les pauvres, ceux qui sont affamés, ceux qui pleurent, ceux qui sont haïs à cause du Seigneur. N’ayant plus de sécurités humaines, ils ont mis leur espérance et leur confiance en Dieu à l’opposé des satisfaits, des riches, des repus, qui ne comptent que sur eux et n’attendent rien de Dieu. C’est bien là leur malheur !

La Parole de Dieu dénonce ici le mensonge contemporain de l’exaltation de l’autonomie où je suis à moi-même ma propre loi. Mais quelle est la finalité d’une telle vie ? Le Seigneur dans sa Parole nous dit que la vérité qui donne sens à notre existence se trouve non pas dans l’autonomie mais dans la théonomie.
Nous sommes faits pour Dieu et c’est de lui que nous recevons la vérité de notre être. Et si le chemin vers Dieu passe par l’homme, il n’en demeure pas moins que sa finalité est Dieu : « Notre fin, c’est Dieu, source de tous les biens, et nous devons, comme nous le disons dans notre prière, mettre notre confiance en lui seul, à l’exclusion de tout le reste. » (Lettre de S. Jérôme Emilien à ses confrères. Venise, 21/06/1535).

Nous remettre sans cesse face à cette finalité pour laquelle nous avons été créés est capital. L’homme est créé pour partager la vie divine. C’est ce qui fait dire à saint Paul que si nous avons mis notre espoir en Dieu pour cette vie seulement, si nous n’avons pas mis notre foi dans la résurrection des morts, nous sommes les plus à plaindre des hommes : « Si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi ne mène à rien, vous n’êtes pas libérés de vos péchés ; et puis, ceux qui sont morts dans le Christ sont perdus. »

« Lorsque nous faisons l’expérience de notre fragilité, de notre faiblesse, de notre pauvreté, donne-nous, Seigneur, de ne pas nous replier sur nous-mêmes mais au contraire de nous ouvrir à toi dans la confiance et l’abandon. C’est là où nous sommes le plus disposés à accueillir en nous ta présence et ton amour. Puissions-nous, à l’exemple de saint Joseph, demeurer ajustés à toi, sans aucune résistance à ton action dans nos vies. Puissions-nous vivre comme lui de la même confiance en toi, sûrs que c’est vers toi que nous allons même si nous n’en connaissons pas les chemins. »


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