Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 26 avril 2024 - Bse Alida
Navigation: Homélie

 

Homélie

vendredi, 6ème semaine du temps ordinaire

Imprimer Zoom
Envoyer PDF

Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

Jésus vient de rappeler vigoureusement à l’ordre Simon-Pierre. Élargissant les destinataires de la remontrance sévère adressée au premier des Apôtres, Notre-Seigneur appelle autour de lui la foule et les disciples, et leur délivre un enseignement exigeant, qui les invite à choisir entre deux modes de vie incompatibles. Soit nous suivons nos propres penchants, au risque de nous perdre ; soit nous suivons le Christ pour obtenir le salut, mais au prix de notre propre vie.
L’exigence semble disproportionnée : la vie n’est-elle pas le bien le plus précieux, sur lequel se fondent toutes les autres valeurs ? Ne cherchons-nous pas par tous les moyens à allonger « l’espérance de vie », c’est-à-dire à reculer les frontières de l’échéance inévitable ?
Et pourtant tout au long de l’histoire, la longue liste des martyrs des nobles causes témoigne qu’il y a pour l’homme des choses plus importantes que la vie - du moins que la vie individuelle. Pensons aux grèves de la faim menées par un Gandhi et tant d’autres, qui se sont montrés disposés à affronter sereinement la violence et la mort pour la cause de leur peuple. Si des hommes et des femmes appartenant à des cultures pré-chrétiennes, ont su mépriser leur vie pour défendre des valeurs bafouées, a fortiori nous chrétiens, qui croyons que la mort n’a pas le dernier mot, devrions-nous nous hâter à suivre le Christ dans le don de nous-mêmes, sûrs de participer à sa résurrection d’entre les morts.
Peut-être argumenterons-nous que les circonstances - Dieu merci - ne requièrent pas (encore) dans nos pays le témoignage suprême. Mais ce n’est apparemment pas ainsi que l’entend Notre-Seigneur, qui nous propose le renoncement inconditionnel à nous-mêmes, à notre propre vie, comme la condition « normale » de tous ceux qui veulent « marcher derrière lui », c’est-à-dire devenir son disciple. Le martyr n’est pas facultatif, ou réservé à une élite qui y serait appelée par une grâce particulière : seul « celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Évangile la sauvera ».
On ne peut donc être disciple sans accepter d’être marqué par le signe de la croix : n’est-ce pas le premier geste qu’accomplit le prêtre sur le catéchumène, pour manifester sa communion avec son Seigneur dans sa vie comme dans sa mort ? Le disciple est celui qui consent dans la foi à entrer dans le « langage de la croix, qui est folie pour ceux qui vont vers leur perte, mais puissance de Dieu pour ceux qui vont vers leur salut » (1 Co 1, 18). C’est dans les versets de l’évangile de ce jour que la croix est mentionnée pour la première fois sous la plume de Saint Marc ; et elle n’est pas attribuée à Jésus mais au disciple, afin de souligner leur communion dans une même destinée. Cette croix que Pierre a voulu écarter, Jésus nous invite à la prendre résolument à sa suite, car depuis que le péché nous a aliénés de la vie divine pour laquelle nous sommes créés, elle est devenue le chemin incontournable de la gloire. Celui qui a honte du Crucifié, repousse son propre salut et s’exclut de la compagnie des Anges.

« Seigneur, par la foi nous “avons vu le règne de Dieu venir avec puissance” au matin de ta Pâques. Fort de cette certitude, nous croyons aussi que “nous ne connaîtrons pas la mort”, mais que nous entrerons dans la vie. Que cette perspective du salut et de la participation à ta gloire nous donne la force de nous arracher à l’idolâtrie de nous-mêmes, pour te suivre sur le chemin escarpé de l’Évangile la charité. »


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales