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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Férie de Carême

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

Jésus répond aujourd’hui à ceux qui ont demandé un signe pour authentifier sa mission d’envoyé. Le ton est dur : « génération » est un terme péjoratif qui, dans l’Ancien Testament, désigne le peuple quand il ne croit pas. Jésus établit en effet un parallèle entre le peuple et les ninivites dont le péché était si grand que leur ville méritait la destruction. La comparaison trouve paradoxalement sa limite dans la conversion : les habitants de Ninive se sont convertis alors que le peuple ne semble pas du tout disposé à le faire.

Voilà le point que dénonce Jésus, tandis que le peuple se focalise sur la nécessité d’obtenir un signe. Pourtant, insiste Jésus, le signe a déjà été donné : « il ne lui sera donné que celui de Jonas ». Quel est donc le signe de Jonas ? Est-ce que ce sont les trois jours passés dans le ventre du monstre marin ? La première lecture nous éclaire : il s’agit de la prédication qui a conduit la ville à la conversion, qui l’a convaincue de l’urgente nécessité d’un changement de vie.

Or quelle était cette prédication ? Un brillant discours ayant spontanément conquis l’adhésion des foules ? Non. Jonas a piteusement marché, à contrecœur, un jour à peine et il n’a délivré, à voix basse, qu’une partie du message reçu du Seigneur. Il n’annonce en effet que la menace de destruction mais il n’explique pas que la conversion peut détourner le châtiment divin. Pourtant cela a suffit. Un simple mot murmuré avant de s’enfuir, un mot de condamnation, a suffit à convertir toute une ville païenne qui, d’elle-même, du roi aux animaux les plus petits, a trouvé le chemin de la pénitence et du pardon.

Voilà le signe auquel Jésus nous prépare. La Passion qu’il va vivre et qui va nous ouvrir définitivement les chemins du salut, n’aura pas l’aspect éclatant d’un signe qui force l’adhésion. Ce sera même un événement tellement humble qu’il passera inaperçu aux yeux de la plupart. La Passion pourrait même passer inaperçue à nos propres yeux ! Pourtant elle ouvre les portes du refuge pour tous les pécheurs.

Ainsi Jésus veut nous avertir et nous préparer. Il met en avant les figures de Salomon et de Jonas. Ce ne sont des figures ni éclatantes ni exemplaires. Salomon fut pire que Pharaon pour son peuple, il fut infidèle à la Torah, il multiplia l’or, les chevaux, et les femmes qui le conduisirent à l’idolâtrie. Quant à Jonas, il a refusé d’obéir et il s’est enfui ; et s’il a finalement annoncé la bonne nouvelle du salut, c’est en s’évertuant à la faire échouer. Bien évidemment, Jésus ne fut ni infidèle ni désobéissant, mais au jour de sa Passion, il se présente à nous sous un aspect tel qu’on ne lui reconnaîtra plus figure humaine.

La Bible prête pourtant à Salomon une sagesse exceptionnelle. Au point que la reine de Saba entreprit un grand voyage pour entendre sa parole. Jonas fut l’un des prédicateurs les plus efficaces de toute la Bible : hommes et bêtes firent pénitence à sa parole. Or, nous dit Jésus, il y a plus ici que Salomon ou Jonas. Laisserons-nous donc la parole de Jésus sans effet dans nos vies ?

Cet évangile est donc une invitation à dépasser les inclinations spontanées, à renouveler notre façon de penser pour apprendre à discerner dans l’Esprit les signes de la venue du Royaume. Nous découvrirons alors plus que Salomon, la Sagesse elle-même, plus que Jonas, le Verbe en personne. Ouvre nos yeux Seigneur, aux merveilles de ton amour, apprends-nous à reconnaître le salut quand il vient à nous, ne permets pas que nous restions insensibles au don ineffable de ton amour pour nous.


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