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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie de Carême

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

« Notre père, c’est Abraham ». L’évangile de ce jour est centré sur la filiation. Le sujet est crucial en effet, et il n’y a pas que Jésus, dans l’affrontement que nous venons d’entendre, qui l’ait un peu ébranlé.

Jean-Baptiste proclamait déjà que des pierres « Dieu peut susciter des enfants à Abraham » (Mt 3,9), montrant ainsi qu’il n’y a rien d’automatique dans la paternité d’Abraham. Jésus avertit d’ailleurs que « beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin d’Abraham, tandis que les héritiers du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors » (Mt 8,11-12). En outre, cette paternité ne peut être un gage de qualité morale puisque le mauvais riche appelle Abraham son père (Lc 16,24).

La paternité d’Abraham est donc de l’ordre de la foi et nécessite un engagement personnel. La nouveauté que Jésus introduit à présent est celle de la fidélité à sa parole : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres ». La liberté dont parle Jésus n’est pas à confondre avec celle dont parle saint Paul par exemple : dans la lettre aux Galates, le thème de la liberté et de l’esclavage sont mis en rapport avec Abraham ; saint Paul oppose le fils de la servante et le fils de la femme libre. Ici, Jésus parle de la libération, non pas de la Loi mais de l’esclavage du péché. Jésus vient libérer l’homme intérieur, il donne accès à la vie filiale, dont sa Croix, qu’il nous annonce, révèle le mystère. Ceux qui reconnaissent la vérité dans sa parole seront libres. Être libre nécessite donc d’avoir choisi d’être disciple, d’avoir choisi la vérité que Jésus révèle.

Mais ce verset va plus loin puisqu’il introduit une distinction au sein même du corps des disciples de Jésus ! Ceux qui viennent l’interroger sont en effet de ceux qui croient en lui. Saint Jean les présentait ainsi : « Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui ». Ainsi, parmi ceux qui croient en Jésus, il convient de distinguer ceux qui sont « vraiment » ses disciples ; ce sont eux qui accèdent à la liberté. Nous comprenons alors que la référence à Abraham accentue non pas la foi mais les œuvres : « Si vous êtes les enfants d’Abraham, vous devriez agir comme Abraham ». Ceux qui sont vraiment libres, ceux qui sont vraiment les disciples de Jésus, ne sont pas ceux qui cherchent à le tuer ; sur eux, dit Jésus : « ma parole n’a pas de prise ». Mais ceux qui voient dans la parole de Jésus se dessiner le visage du Père des Cieux, entrent dans la liberté des fils de Dieu. Cette liberté est celle qui affranchit du péché et qui permet d’aimer Jésus. Jésus reproche en effet aux Juifs : « si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez ».

La liberté que nous donne Jésus est liée à sa relation au Père, qui est amour et obéissance. Cette discussion avec les Juifs convertis nous enseigne donc qu’être fils de Dieu n’est pas un héritage, un acquis capitalisable, un statut, mais un mouvement d’obéissance, un don de soi dans l’amour, l’accomplissement de la volonté du Père.

Seigneur Jésus, donne-nous de voir le visage du Père que tu nous révèles, introduis-nous dans la liberté des fils de Dieu, que nous sachions t’aimer comme tu l’attends de nous et accomplir dans toute notre vie la volonté du Père.


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