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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Lundi Saint

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

Six jours avant la Pâque, Jésus s’arrête à Béthanie chez son ami Lazare. Un repas est donné en son honneur, une fête organisée par ses intimes, comme pour l’honorer une dernière fois. À son habitude, Marthe s’affaire auprès de tous. Marie se presse et accueille celui en qui elle reconnaît le Messie. En effet, offrir une livre de parfum de grand prix est un geste de très grand respect et de haute considération. L’odeur du parfum remplit bientôt toute la maison, comme la grâce du Christ emplit l’Église, comme pour annoncer la bonne odeur de la victoire définitive de l’amour.

Jésus voit en effet dans ce geste un amour sans limite qui se livre, une conscience du mystère de son être qui se dévoile. Pour Marie, Jésus vaut plus que tout, plus que tous les biens du monde, c’est-à-dire plus que sa propre vie. Elle s’investit totalement dans cet amour, elle est tout entière à son service, jusqu’à la pointe de ses cheveux.

Jésus est touché par ce geste ; il confirme alors que l’amour voit clair. En effet, le parfum offert était généralement répandu sur la tête, alors que l’onction des pieds était réservée aux morts. Prophétiquement, voici donc annoncée la mort que Jésus a choisie. Puisqu’il l’a choisie, puisqu’il en parle librement aujourd’hui, Jésus révèle ainsi que cette mort ne pourra pas le retenir. Dans l’intimité du repas de Béthanie, Jésus révèle à ses proches comment l’amour ouvre les portes de la vie.

Judas, quant à lui, ne s’est arrêté ni sur ce détail, ni, comme l’atteste saint Jean, sur les pauvres qui lui servent d’alibi. Juda place la valeur marchande au dessus de la personne de Jésus. Bientôt d’ailleurs trente deniers lui suffiront. Ainsi tout le monde pleure : Marie, figure du vrai disciple, pleure son Seigneur qui va lui être arraché, et Juda pleure l’argent dépensé, il pleure l’argent qu’il aurait pu voler. D’un côté une femme s’engage entièrement dans l’amour et prouve une fidélité sans faille, de l’autre un homme que l’on sait voleur s’étouffe dans la convoitise. D’un coté le don de soi sans condition, de l’autre le refus du don sous toutes ses formes.

La vie nouvelle n’est en effet pas attendue par tous. Certains, comme Judas ou les chefs des prêtres, refusent le don de Dieu et entendent que le monde reste soumis au pouvoir de la mort. Ainsi le choix de tuer Lazare s’impose-t-il. Reprendre la vie que Dieu à donnée, montrer que le don de Dieu est fragile, prétendre que Dieu n’a rien donné. Et demain, tuer Jésus pour prouver qu’il n’est pas l’Envoyé de Dieu, du Dieu de la vie.

Mais la mort ne saurait arrêter la vie de Dieu. Le signe de Lazare a déjà porté son fruit. Nous ne saurons pas si les funestes projets des chefs des prêtres à son égard se réaliseront, car saint Jean resté centré sur Jésus. Mais par lui beaucoup sont déjà venus à la foi. Et d’autres se sont obstinés dans leur incroyance. Ainsi en va-t-il de tout signe de Dieu. Dieu ne contraint jamais, il invite. La Passion du Seigneur ne sera pas différente. Pour certains ce sera une mort infâmante qui délivre d’atroces souffrances. Pour d’autres ce sera le signe de la victoire définitive, l’entrée tant attendue au paradis, la découverte du seul juste, la foi dans le Fils de Dieu.

Nous sommes tous confrontés à cette épreuve. Dès cette semaine. Préparons-nous donc comme Jésus le permet à ses intimes : en nous approchant de la table du banquet qu’il réserve à ses amis. Faisons-lui honneur à notre tour, disons-lui notre désir d’une fidélité sans faille, ravivons notre amour pour lui dont la bonne odeur se répand dans l’Église entière. Approchons-nous de la table eucharistique et recevons le don de la vie nouvelle.


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