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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Mardi Saint

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Auteur :

Frère Elie, fsj

La bible:

Par le lavement des pieds et l’institution de l’Eucharistie, Jésus vient de manifester l’extrême de l’amour qui motive le don de sa vie comme Serviteur pour le salut des hommes. Face à cela, les personnages du « disciple bien-aimé » et de Judas représentent deux attitudes possibles.

Le premier nous est décrit comme vivant d’une intimité toute particulière avec le maître. Il se blottit dans le cœur de Jésus comme Jésus est lui-même caché dans le cœur du Père. Littéralement, nous lisons que « le disciple que Jésus aimait » « était couché dans le sein de Jésus », reprise de la formule que nous trouvons en Jn 1,18 pour décrire la relation de Jésus avec son Père. Autrement dit, il est tout accueil au don du Seigneur et il a bien perçu que son cœur en est la source, ce cœur qui sera transpercé et duquel jailliront l’eau qui purifie et le sang qui donne la vie, ce cœur qui est la porte ouverte vers une relation restaurée et renouvelée avec notre Père du ciel.
Si Jésus lui confie qui va le livrer c’est sans doute parce qu’il sait que chez lui, qui lui est si proche et si ajusté, cela ne suscitera aucune haine mais au contraire une compassion à l’image de celle qui habite son propre cœur.

Décidément, le cas de Judas est bien étrange et bien troublant. N’avait-il pas d’autre choix que de trahir le maître pour permettre à son salut de s’accomplir ? Etait-il prédestiné à cela ? Et s’il n’avait pas trahi, y aurait-il eu un autre apôtre pour le faire ? Autant de questions, nous le pressentons, qui resteront sans réponses. La seule chose que nous pouvons affirmer de façon sûre est qu’il est hors de question que les acteurs du drame de l’arrestation, du procès et de la mort de notre Seigneur aient été de simples marionnettes entre les mains de Dieu. La Passion est un tout auquel ont concouru un ensemble de libertés : Pilate, les juifs qui lui livrèrent le Seigneur, Judas aussi. Si Dieu avait besoin de supprimer la liberté de l’homme pour arriver à son dessein de salut, pourquoi alors n’aurait-il pas pu empêcher tout simplement l’homme de pécher dès les origines ?

Pour en revenir à notre passage d’évangile, c’est donc bien librement que Judas a trahi Jésus. Sa réaction au geste du Seigneur à son égard le dit bien. En effet, offrir une bouchée de pain après l’avoir trempée dans le plat était le geste que le Maître de maison se réservait pour honorer tout particulièrement un hôte de marque. Et Judas a bien perçu l’intention du Seigneur puisque saint Jean nous précise que c’est quand il « eut pris la bouchée, que Satan entra en lui ». Autrement dit, au moment où Jésus invite une dernière fois Judas à accueillir le don de son amour, lui qui avait été choisi comme tous les autres apôtres pour « être avec lui », ce dernier décide de s’en couper définitivement. Dès lors, il ne peut que s’éloigner dans la ténèbre de la nuit : « quand il eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit », nous dit saint Jean…

Pierre trahira lui aussi Jésus mais à la différence de Judas, il ne sortira jamais de la présence du Seigneur. Il ne se dérobera pas au regard miséricordieux du maître après que le coq aura chanté trois fois : « Se retournant, Jésus posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite. Il sortit et pleura amèrement » (Lc 22,61-62).

« Seigneur, peut-être ne sommes-nous pas capables de te suivre aussi fidèlement que ton disciple bien-aimé. Mais s’il nous arrivait de te trahir, fais-nous la grâce de ne jamais nous entêter dans la nuit de notre péché et de savoir reconnaître notre faute en confessant ton infinie miséricorde toujours disponible. »


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