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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

Férie du Temps Pascal

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

A peine dépassons-nous le cap de l’octave pascale, que nous voici orientés vers le but ultime de la vie chrétienne : l’Esprit, clairement mentionné.

Nicodème, qui marche encore dans la nuit vers Jésus, cherche la lumière. Saint Jean prend le temps de nous le présenter, il le montre comme un personnage sympathique. Il le restera d’ailleurs jusqu’au bout, cette première de trois rencontres étant à chaque fois rappelée comme on évoque un bon souvenir. Jésus est donc bienveillant à l’égard de celui qui l’interroge… à une heure où d’autres ne seraient peut-être pas aussi bien disposés à discourir des choses célestes !

Mais le temps de l’évangile est celui de la découverte de l’identité de Jésus. La nuit, Nicodème peut cacher ses peurs dans l’obscurité. La nuit, tout homme entre dans un temps mystérieux, propice à la méditation, que les rabbins ne dédaignaient pas à consacrer à l’étude de la Parole.

Nicodème entre donc en matière… Jésus l’entraîne vite bien au-delà. Il quitte immédiatement le plan du savoir pour celui de la naissance. Les mots s’y prêtent. Connaître Dieu signifie effectivement naître à sa vie. Ces subtilités ne révèlent pas que nous assistons à une joute oratoire entre deux maîtres évoquant des réalités spirituelles accessibles seulement aux initiés. Comme il le dit lui-même, Jésus évoque des vérités qui concernent tous les hommes : « personne, à moins de renaître, ne peut voir le règne de Dieu ». Mais les subtilités des dialogues d’experts ne sont pas absentes. Par exemple, l’expression que Jésus emploie ici peut vouloir dire « naître de nouveau » comme « naître d’en haut ». Sans doute est-ce là une manière pour Jésus de dire que la nouveauté ne peut venir que d’en haut, que de Dieu. L’ambigüité est d’ailleurs bien vite levée : l’homme ne peut recevoir de naître à nouveau que de Dieu seul.

Jésus nous invite à naître d’en haut par opposition à naître d’en bas. Or, naître, c’est recevoir un corps, une âme, une famille. Jésus nous invite donc à entrer dans la famille de Dieu, il nous promet une nouvelle création. Cette promesse, fruit de la résurrection, est réalisée par l’Esprit lors du baptême ; nous naissons alors « de l’eau et de l’Esprit ». Pour naître à la vie de Dieu, pour vivre de sa vie, il nous faut ainsi recevoir de lui ce changement bouleversant et radical, par son Esprit.

Ceci nous enseigne le sens de ce temps liturgique. La marche de quarante jours vers notre Pâques ouvre à un nouvel itinéraire, de cinquante jours, avec le Ressuscité. Or Jésus ne veut pas être retenu avec ceux d’en bas, il a traversé les profondeurs de la mort et monte irrésistiblement au firmament de la vie, sans s’arrêter à son ancien mode de présence parmi nous. Il revient à l’Esprit Saint d’achever la nouvelle création en instaurant au cœur de l’homme le dynamisme de la vie divine que nous a acquise le Ressuscité. La résurrection en effet n’est pas la garantie que nous ne mourrons pas, elle est le don de la vie divine. Ainsi l’Esprit se saisit-il de tout homme qui le lui demande.

L’Esprit se saisit de l’homme, mais demeure insaisissable : « tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va ». On perçoit cependant les conséquences de sa présence : « tu entends le bruit qu’il fait ». Ainsi en est-il de tout homme renouvelé par le baptême : on le reconnaît à ses actes…

Puisque notre marche s’oriente explicitement vers la Pentecôte, demandons dès à présent le don de l’Esprit qui vivifie et qui fortifie, l’Esprit qui fait entrer manifestement dans la vie de Dieu.


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