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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

Férie du Temps Pascal

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Auteur :

Père Joseph-Marie, fsj

La bible:

Le nom de Dieu que Jésus est venu nous révéler est celui de « Abba », auquel Notre-Seigneur ajoute un qualificatif significatif : « Père saint ». C’est à lui que Jésus s’adresse dans sa prière sacerdotale pour intercéder en notre faveur : « garde mes disciples dans la fidélité à ton nom ».
La fidélité première, fondamentale est avant tout celle de Dieu, qui demeure fidèle à sa paternité, malgré les ruptures d’alliances sans cesse répétées, de ceux qu’il appelle à devenir ses enfants. Cette fidélité de Dieu à lui-même est désignée dans la première Alliance par le terme « hesed » ; mais c’est sans doute la parabole du père prodigue en miséricorde (Lc 15) qui révèle pleinement l’objet de cette fidélité.
Un fils, même égaré loin de la maison paternelle, demeure toujours un fils, car le père ne peut se renier lui-même (cf. Jean Paul II, Dives in misericordia). La porte de la Maison familiale demeure toujours ouverte, car cette Porte c’est le Christ (Jn 10,9) : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage ». Jésus en effet a « reçu en partage le nom du Père » ; non pas qu’il partage sa paternité, mais le terme « père » est par essence relationnel et renvoie à la personne du « fils », qui, dans la plupart des cultures, reçoit le nom de son père : ben-Gourion (fils de Gourion) ; Ander-son (fils de Ander) ; etc. « Partager le nom du Père » signifie se tenir vis-à-vis du Père dans une parfaite attitude filiale, et demeurer dans la fidélité à cette filiation comme le Père demeure fidèle à sa paternité.
Jésus prie pour que nous soyons « gardés » dans cette fidélité du Père, c’est-à-dire qu’à notre tour, nous lui demeurions fidèles. Garder ainsi vivante la mémoire de l’amour dont nous sommes aimés, est l’œuvre de l’Esprit, qui nous fait découvrir dans la Croix du Fils, la révélation de l’infinie miséricorde du Père, et nous donne l’assurance que rien ne pourra nous arracher à notre dignité filiale, pas même l’éloignement de Dieu dû au péché. Cette révélation est source d’une joie profonde, dans la certitude que si le Père « n’a pas refusé son propre Fils mais l’a livré pour nous, rien ne pourra nous séparer de son amour qui est en Jésus Christ notre Seigneur » (Rm 8,31.39).
Oui nous le croyons : si nous demeurons dans le rayonnement de la grâce qui jaillit du Cœur transpercé du Fils, l’Esprit de sainteté nous purifiera de tout ce qui nous sépare du Père et nous réintroduira « soixante-dix fois sept fois » (Mt 18,22) dans la communion d’amour et dans l’unité avec le Père et le Fils.
« “Je leur ai fait don de ta parole”, c’est-à-dire : je leur ai révélé ta paternité par mon attitude filiale ; ils ont accueilli mon témoignage et “ont été pris en haine par le monde”, car dans sa folie orgueilleuse, celui-ci refuse de consentir à la logique du don, c’est-à-dire à la vérité de l’amour. Mais pour ceux qui croient en ta “parole de vérité”, j’irai jusqu’au bout du chemin de filiation : “je me consacre moi-même” en donnant ma vie. “Personne ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père” (Jn 10,18) et que je vous transmets : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis” (Jn 15,12-13). En agissant ainsi vous confirmerez par votre témoignage que vous êtes fils du Père dans l’Esprit de vérité, et dans cet Esprit vous aussi vous serez consacrés. “De même que le Père m’a envoyé dans le monde pour témoigner de son nom, moi aussi je vous envoie dans le monde”. Souvenez-vous : “ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres” (Jn 13,35). »
La communion fraternelle demeure le témoignage le plus éloquent de la vérité de la Parole du Christ, et de la présence agissante de l’Esprit. Voilà un travail d’évangélisation auquel nous pouvons tous consentir. Demandons à l’Esprit Saint de nous donner la force de « suivre fidèlement l’appel que nous avons reçu de Dieu : ayons beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportons-nous les uns les autres avec amour ; et ayons à cœur de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de paix » (Ep 4,2-3), afin que le monde croie que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous.

« Seigneur Jésus, ton apôtre Paul nous rapporte que tu aurais dit : “Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir” (1ère lect.). Certes nous le pressentons ; mais que de résistances s’éveillent en nous dès qu’il s’agit de mettre cette sentence en pratique ! Le chemin du bonheur s’ouvre devant nous, et nous hésitons à nous y engager, parce que nous sommes prisonniers de nos avidités et paralysés par nos peurs. Envoie sur nous ton Esprit Saint, “donne-nous force et puissance” (Ps 67) que nous puissions répondre à ton appel et entrer dans la liberté filiale de l’amour. »


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