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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Saint Justin, martyr

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Auteur :

Frère Dominique, fsj

La bible:

Le début de cet évangile a l’air un peu hésitant. Jésus va d’abord au temple, « il inspecte du regard toutes choses », mais comme il est déjà tard, il est obligé de rentrer à Béthanie pour la nuit. Ces détails d’un grand réalisme nous permettent d’entrer dans l’intimité du Seigneur, de sortir des grandes mises-en-scène démontrant la souveraineté de Jésus et semblent insinuer qu’il y avait, comme pour chacun d’entre nous, une part de banalités dans la vie de Jésus.

L’évangéliste ne nous parle pas de la nuit à Béthanie ni de l’accueil que Jésus et ses disciples y ont reçu, mais il se rappelle ce qui semble d’abord être un détail insignifiant : au matin, Jésus eut faim et s’approcha d’un figuier. « Mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues ». L’explication est sobre et claire et devrait clore l’anecdote. Mais, à la surprise de tous, Jésus maudit l’arbre : « que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! ».

La journée fut ensuite frappée par un événement plus marquant encore. Voici que Jésus s’en prend violemment à tous les marchants du temple et qu’il renverse les comptoirs des changeurs. Il est difficile de soupçonner là un geste d’humeur : Jésus avait inspecté du regard la veille. En outre, pour bien montrer qu’il accomplit un geste prophétique, Jésus l’accompagne d’une parole qui en donne le sens : « L’Écriture ne dit-elle pas : Ma maison s’appellera maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits ». Ainsi, Jésus fait appel aux prophètes Isaïe et Jérémie pour expliquer son acte.

Puis, après la réaction violente mais cachée des chefs des prêtres et des scribes, le soir tombe, contraignant à nouveau Jésus à quitter la ville pour rejoindre la maison de ses amis. Le schéma se répète : au matin, ils passent devant le figuier maudit la veille. Saint Pierre en fait la remarque au nom de tous : le figuier est desséché.

Une telle application dans la construction du récit dévoile un projet théologique. La malédiction du figuier est plus qu’une anecdote. Dans l’Ancien Testament en effet, l’image du figuier improductif sert à annoncer le jugement sur le peuple de Dieu. Le jugement de stérilité est donc clairement adressé au temple. Ce dernier est devenu un lieu où sont accumulés les sacrifices et les offrandes, mais il ne conduit plus à la conversion du cœur, la seule qui plaise à Dieu. Jésus le quitte à la nuit tombante, c’est-à-dire que la gloire de Dieu abandonne ce lieu. Le temple est disqualifié.

« Ayez foi en Dieu » explique Jésus. Accueillir dans la foi le Messie, reconnaître l’Envoyé de Dieu et placer en lui sa confiance, est la seule chose importante dans la vie du croyant. Il entre ainsi dans le jour nouveau que Jésus inaugure, il se met en marche à sa suite au petit matin, laissant derrière lui le figuier desséché. Le disciple, par sa foi, a autorité pour dire à cette montagne sur laquelle est bâti le temple ancien : « va te jeter dans la mer », c’est-à-dire que le disciple peut rejeter la religiosité qui ne conduit pas à Dieu et rendre à Dieu le culte qui lui est agréable, il peut le prier en esprit et vérité. Car désormais la pierre angulaire sur laquelle il construit sa vie est le Christ lui-même.

Jésus l’explique, le véritable culte est celui du pardon. Seigneur Jésus, donne-nous de quitter les vieux temples de nos cultes intéressés et égoïstes. Fais nous tenir debout face à notre Père, rétablis dans notre dignité, priants et capables de pardonner. Ainsi nous porterons le fruit qui te plaît, celui dont tu as faim et nous vivrons à jamais dans la lumière de ton jour.


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