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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

samedi, 8ème semaine du temps Ordinaire.

L’événement pour lequel Jésus est sommé de se justifier, est la purification du Temple, que nous avons interprété à la lumière de l’épisode du figuier desséché. Sans que ce soit dit explicitement, mais par la seule nomination des interlocuteurs du Seigneur, l’interrogatoire prend des allures de procès : « les chefs des prêtres, les scribes et les anciens », c’est-à-dire une délégation du Grand Conseil, celui-là même qui condamnera Jésus. Leur question semble sincère : « Agis-tu par toi-même, et dans ce cas, comment justifies-tu une telle autorité ? Ou si tu agis au nom d’un autre, qui est-il donc celui-là ? »
Dans le plus pur style rabbinique, le Seigneur répond par une contre-question qui achemine les interrogateurs vers la solution de leur demande, tout en dévoilant au passage leurs intentions profondes. Jésus déplace le débat de l’événement du Temple vers le Baptiste : lorsque Jean exhortait les hommes à purifier leurs cœurs, exerçait-il ce ministère en son nom propre ou sur l’ordre de Dieu ? On pressent la logique : le Temple n’est-il pas le « cœur » du peuple saint ? Lorsque Jésus chasse les vendeurs du Temple, son action se situe donc dans le prolongement direct de celle du Baptiste et procède de la même autorité. Aussi la prise de position par rapport au Précurseur devrait-elle déterminer l’attitude face au Christ.
Les Juifs ont bien perçu le cheminement auquel le Seigneur les invite ; mais le raisonnement intérieur auquel ils se livrent nous fait percevoir la malice de leur démarche. Loin de chercher la vérité, ils ne cherchent qu’à discréditer Jésus devant la foule, afin de consolider leur propre autorité, menacée par le Rabbi de Nazareth. Pris à leur propre piège par plus fort qu’eux, ils tâchent en vain de s’en sortir sans perdre la face. Car pour faire bonne figure devant le peuple, ils devraient reconnaître la mission divine du Baptiste ; mais alors ils devraient logiquement se soumettre à l’autorité de celui que le Précurseur avait désigné. Par contre s’ils ne reconnaissent pas Jean comme un prophète, ils risquent de se faire conspuer par la foule qui tenait le Baptiste en haute estime.
Leur réponse évasive résonne comme un aveu d’ignorance, qui n’est pas à l’honneur de ceux qui sont supposés diriger le peuple sur le chemin de la vérité. Mais ils n’avaient pas d’autre échappatoire s’ils voulaient éviter de reconnaître publiquement celui qu’ils avaient déjà décidé d’éliminer.
Devant leur refus de faire la vérité en eux-mêmes, Jésus aussi s’esquive : il ne dira pas « de quelle autorité » il a chassé les vendeurs du Temple, puisque ses interlocuteurs ont fait la preuve qu’ils ne veulent pas entendre.
En mettant son autorité en relation avec celle de Jean Baptiste, Jésus fait également allusion à l’issue probable de son ministère prophétique : l’épreuve, voire le martyr, est le sort commun des vrais serviteurs de Dieu, dont la parole et le comportement sont un démenti des compromissions consenties par ceux qui, sous des aspects religieux, ne cherchent que leur propre gloire.

« Louange à toi, Lumière du monde, qui par ta Parole, viens débusquer en nous le vieil homme avec ses agissements tortueux ; celui qui s’inquiète bien plus de sa propre réputation que de la fidélité à l’Alliance, en se disant que l’Eternel est loin et que la vie est longue. Pauvre de nous : ce soir le Seigneur reprend notre souffle, et notre vaine gloire descendra avec nous dans la tombe ! Heureux celui qui prend au sérieux l’appel de Dieu et choisit de vivre dès à présent en citoyen du Royaume : la mort ne le surprendra pas, mais lui permettra tout au contraire d’accéder pleinement, là où son désir l’avait déjà introduit en espérance. »


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