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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Sainte Cécile, vierge et martyre

Quand Jésus fut proche de Jérusalem, il pleura. C’est la seule et unique fois où saint Luc nous montre Jésus pleurer. Il pleure parce que le désastre qui menace Jérusalem n’est pas le fruit de la fatalité mais la triste conséquence du choix du peuple saint qui a refusé que son roi règne sur lui, qui n’a pas accepté l’instauration du Règne de paix que Jésus désirait inaugurer.

Pourtant Dieu semble avoir une part dans ce désastre : « Mais cela est resté caché à tes yeux » dit en effet Jésus, de façon assez mystérieuse. L’emploi du passif désigne en effet une expression de la volonté et de l’action de Dieu. Le Seigneur a-t-il réellement voulu pour son peuple les atrocités que décrit Jésus ? Lui a-t-il sciemment caché les chemins du bonheur ?

Il est vrai que Jésus n’est pas le seul à prophétiser la chute de Jérusalem, les prophètes l’ont fait avant lui. Ils ont effectivement annoncé qu’il était dans les plans de Dieu de châtier son peuple et de faire connaître sa Parole aux païens. Cela ne manque pas de nous conforter dans nos interrogations. Oser attribuer à la main de Dieu l’incendie du Temple et la destruction de la Ville ! Voici que Dieu se montre bien inhumain.

Mais on trouve également, nous le savons, d’autres témoignages dans la Parole de Dieu, qu’il ne faut pas occulter. On trouve des manifestations de confiance en Dieu remarquables, qui nous font nous souvenir de la recherche de Job : nous acceptons le bonheur comme un don de Dieu, dès lors comment ne pas accueillir de même le malheur ?

Ainsi, ce genre de discours est une porte ouverte à l’espérance. La Bible sait que Dieu est tendresse et miséricorde. S’il châtie, cela ne peut jamais être son dernier mot. Voir dans la prophétie de Jésus une décision de Dieu est aussi avoir le courage de l’espérance quand les événements accablent le peuple et le poussent à lire dans les catastrophes qu’il subit sa fin inexorable. D’ailleurs, un malheur, s’il vient de Dieu, n’est jamais aussi redoutable que s’il vient des hommes. Car Lui a le sens de la mesure. Lui veut notre bonheur et ne saurait nous abandonner à notre malheur.

Les larmes de Jésus sont donc versées sur les souffrances inutiles auxquelles nous nous exposons nous-mêmes par manque de confiance en Dieu. Jésus regrette le chemin qu’a choisi la ville bien-aimée car il sait où il la conduit. Il a tout fait pour la prévenir, l’éduquer, lui permettre de reconnaître que Celui qu’elle attend depuis si longtemps la visite aujourd’hui. Mais elle a choisi l’isolement et le durcissement. Le Seigneur a donc permis qu’elle s’aveugle. Si elle n’a pas entendu son chant d’amour, au moins entendra-t-elle le cri de ses enfants et reviendra-t-elle vers le seul qui peut faire son bonheur. Mais quel gâchis d’en passer par là…

Puissions-nous toujours garder un cœur disponible et prompt à reconnaître dans les événements de notre vie, les plus beaux comme les plus sombres, la présence bienveillante de notre Seigneur. Et surtout, que jamais nous n’ayons à faire pleurer Jésus par notre endurcissement et notre aveuglement, par des souffrances ou des mutilations qu’il aurait voulu nous éviter, pour peu que nous le laissions diriger notre vie. Que l’Esprit de Vie nous rende disponibles à l’enseignement de Jésus qui vient nous visiter dans l’espoir immense d’être accueilli.


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