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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Férie de l’Avent

« Aujourd’hui nous avons vu des choses extraordinaires ! » disaient tous ceux qui étaient dans la maison où Jésus a guéri le paralytique. Effectivement. Ils ont vu ce qu’annonçait le prophète Isaïe et que nous avons entendu dans la première lecture : « un bonheur sans fin illuminera leur visage » ! Ce bonheur est celui d’être réconciliés avec Dieu. En ces temps-là, explique le prophète, nous vivrons dans un monde entièrement renouvelé : aucune sécheresse, aucune famine, aucun danger de quelque ordre que ce soit, ne sera plus à redouter.

Mais la question qui est au cœur de l’Avent est celle du moment de la réalisation de ce monde de prospérité. Quand verrons-nous cette ère de paix à laquelle nous aspirons tant ? Quand est-ce que « l’eau jaillira dans [nos] désert » ?

En elle-même la question de cet avènement est incomplète. En effet, elle est liée à la foi. Comme le montre le miracle opéré par Jésus dans l’évangile, la foi permet la venue de signes extraordinaires. Ainsi, ceux qui disent avoir « vu des choses extraordinaires » n’ont pas eu la foi à cause d’elles, mais par elles ils ont eu confirmation de la vérité que leur foi permet d’atteindre. Saint Luc l’explique ainsi : « voyant leur foi, [Jésus] dit ».

Nous sommes donc invités à nous rappeler que les signes ne sont pas donnés en vue de susciter la foi, mais de confirmer ce qu’elle donne déjà. Autrement dit, il n’y a pas à attendre la réalisation de la prophétie d’Isaïe, il n’y a pas à attendre la venue du Royaume, mais il nous faut accueillir ces vérités dans la foi pour qu’elles se révèlent à nos yeux. Il nous faut faire l’acte de foi qui transforme nos cœurs et les rend artisans du monde de paix auquel nous aspirons. L’Avent n’est pas une attente passive, mais constructive.

Cet engagement de la foi, cette attente dans laquelle nous nous investissons, ouvre alors à l’inattendu. Considérons les amis du paralytique. Ils le portent à Jésus poussés par la foi, certains du bon accueil qu’il leur fera. Leur attente n’est pas déçue, Jésus les admire même. Mais ils étaient également certains que la guérison de leur ami serait au rendez-vous. Or elle ne l’est pas, tout au moins, pas tout de suite, pas comme ils l’attendaient.

Jésus va à l’essentiel : « tes péchés te sont pardonnés ». La portée d’une telle phrase n’échappe à personne. Non seulement leur ami est libéré de la paralysie la plus fondamentale et la plus handicapante, mais tous ont la révélation que le Royaume de Dieu est parmi nous et que Jésus est celui nous y introduit. Ainsi, la promesse d’Isaïe dont nous attendons ardemment la réalisation se décline au présent de l’indicatif : « le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! », « Voici votre Dieu ».

L’évangile insiste aujourd’hui pour nous dire que le Dieu qui vient à nous est le Dieu de miséricorde. Le Dieu qui fait de nous ses fils fonde sur le pardon la filiation qu’il nous offre. Le Dieu qui vient à nous ordonne que nous vivions : « lève-toi ». Voici l’humanité debout, capable de porter sa civière, transformée dans son corps et dans son âme.

« Nous n’avons jamais rien vu de pareil ». Voilà le cri d’émerveillement qui marque l’accueil de la prophétie. Chacun des désirs de celui qui vit une attente toute tournée vers le Seigneur, dans son Esprit, se trouve comblé, au présent, et davantage encore.

Seigneur Jésus ouvre nos cœurs à la richesse de ta miséricorde, apprends-nous les merveilles de ton amour. Et surtout, donne-nous d’entrer à ton école. Que nous sachions nous aussi faire fructifier ce temps d’attente pour que tu puisses, au jour de ta venue, t’émerveiller de ce que tu trouves en nous. Donne-nous à profusion ton Esprit que nous sachions faire tes délices, maintenant et à jamais.


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