Férie de l’Avent

« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël ». À quelques heures des célébrations de la Nativité, un cri de bénédiction s’élève de l’Église tout entière. Cette louange concerne l’Église tout entière, car c’est l’Esprit Saint qui s’est saisi de Zacharie, car ce sont les chrétiens du monde entier qui font monter chaque matin cette prière vers le Ciel. Le rapprochement est parlant : nous sommes en effet à l’aurore d’un jour nouveau, nous sommes à quelques heures de l’astre d’en haut qui vient nous visiter.

Tel est notre Dieu, tel est le Messie que nous attendons : il est l’astre radieux qui vient illuminer nos nuits, il est le jour qui nous éclaire de son amour, il est Dieu qui se fait proche, Dieu avec nous. Entonner cette prière chaque matin n’est pas répéter pour mettre au point une cérémonie d’accueil. Ce chant de bénédiction salue la visite incessante du Dieu qui fait alliance avec les hommes, chaque jour. Il transforme notre histoire en lui donnant son sens.

Le premier don que son amour libérateur, la « force qui nous sauve », nous obtient, est celui de la liberté. Il faut être libre pour aimer. Le jour de Noël, nous célébrons celui qui nous « arrache des mains de tous nos ennemis », qui nous délivre des liens du péché. Cette lèpre s’était emparée du cœur de l’homme, le maintenant dans une incapacité de louer Dieu, le divisant jusqu’au plus intime de lui-même. Désormais, un jour nouveau se lève où il est à nouveau possible pour l’homme de s’engager totalement avec Dieu. Un jour nouveau qui unifie le cœur de l’homme. Un jour qui n’aura pas de fin. En effet, en visitant son peuple, Dieu rend son peuple à nouveau capable « de célébrer sans crainte [son] culte devant lui, dans la piété et la justice, tout au long de [ses] jours », il suscite les adorateurs en esprit et vérité que son cœur désire associer à sa gloire.

Telle est la nouvelle alliance que le Messie vient sceller. Nous rendre à nouveau capables de louer et servir Dieu pour vivre de sa vie. Cette merveille est le fruit de la fidélité de notre Dieu à la promesse qu’il nous a faite, jadis. En soi, elle nous comble. Mais la surabondance de la grâce de Dieu fait que son amour a désormais un visage, le salut un nom. Le sauveur qui nous guide sur le « chemin de paix » nous révèle ainsi « la tendresse du cœur de notre Dieu ». Voilà la voie que le Seigneur a choisie pour nous ramener vers le Père : ouvrir nos cœurs par la louange de son Nom et nous convertir en nous dévoilant la tendresse et l’amour de notre Dieu.

Seigneur Jésus, vois combien l’attente de ta venue nous pèse désormais. Avec Zacharie, nous sommes entrés dans la louange de ton Saint Nom, viens bientôt nous réconforter de ta présence, relève-nous par la force de ton amour, guéris-nous par la tendresse de ta miséricorde, réconcilie-nous par ta miséricorde. Car c’est de toi et toi seul que nous attendons le salut. Viens Seigneur Jésus, viens nous sauver !