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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

Saint Justin, martyr,

Les discussions à propos de la résurrection allaient bon train. Il n’y a rien de surprenant à cela : comme tous les aspects de la foi, la résurrection est en effet apparue lentement et a nécessité une longue maturation.

Pour les saducéens, qui ne prennent comme référence que la Torah écrite, les démonstrations des pharisiens ne sont pas recevables, soutenir la foi en la résurrection ne peut être pris au sérieux. Et ils entreprennent de montrer à Jésus que la vision matérialiste d’une vie après la vie est absurde. L’histoire de la veuve qu’ils inventent à dessein le montre. Pour faire leur réfutation, il aurait en effet suffit à cette femme d’avoir deux maris. Qu’elle en ait eu sept n’ajoute rien au raisonnement ; mais cela montre l’ironie, cela montre qu’ils veulent tourner en dérision la position des pharisiens.

Jésus le leur concède d’ailleurs : il est impossible de réduire la vie après la mort à une continuation de la vie terrestre. Dans l’au-delà, on ne se marie pas, on n’est pas marié, on est alors comme des anges dans les cieux. La comparaison avec les anges ne veut pas être une description du même ordre que celle des sept maris, elle montre le passage à une dimension qui concerne Dieu lui-même.

Ainsi cette concession est à double tranchant et car elle montre aux saducéens qu’ils ont commis la même erreur que les pharisiens qu’ils dénoncent en se servant eux aussi d’anthropomorphisme et de rationalisme.

Or lorsque les morts ressusciteront, la réalité sera tout autre que celle que nous connaissons. Il faut donc chercher à la comprendre tout autrement. Pour les y aider, Jésus fait lui aussi référence à Moïse, non pas selon ce qu’il dit, mais selon ce que Dieu lui dit. Dieu se présente en effet à Moïse comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. C’est-à-dire que le Dieu vivant est le Dieu des vivants, il est le Dieu de ceux qui sont déjà vivants auprès de lui.

Ainsi Jésus s’éloigne-t-il d’un code de Loi détaché de la vie, répondant à tout de façon intemporelle et bientôt inhumaine. Jésus nous invite au contraire à entendre un Dieu qui invite à la rencontre, un Dieu qui parle aux hommes dans leur histoire personnelle et particulière. Le Seigneur s’adresse à chaque homme et le nomme. Il est le Dieu de la vie, le Dieu des vivants, le Dieu qui fait vivre.

Voilà où se joue la différence de point de vue où nous entraine Jésus. Notre Dieu est le Dieu qui fait vivre de sa vie, en lui et par lui. Le rencontrer authentiquement est entrer dans sa vie. Il n’est plus possible de considérer la résurrection comme un concept, une idée qui décrit et explique l’au-delà, mais comme un don fait à tous ceux qui veulent vivre de la vie de Dieu. Maintenant. Car la vie ou la mort se joue dans la rencontre avec le Dieu de la vie, maintenant. Nous sommes invités à faire l’expérience inouïe qu’au cœur de toutes les morts où nous nous sommes laissés enfermer, l’appel à la vie de Dieu nous rejoint et nous sauve.


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