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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de Noël

La foule qui a vu Jésus s’embarquer avec les douze, anticipe le lieu où ils vont accoster. Les précédant donc, elle les attend. Jésus, nous dit l’évangéliste, voyant cette masse de gens, « fut alors saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. »
« Fut saisi de pitié », littéralement : « fut ému jusqu’aux entrailles ». L’expression n’est pas neutre et renvoie exactement à ce qu’éprouva le Père de la parabole du fils prodigue lorsqu’il l’aperçut, au loin, revenant auprès de lui (cf. Lc 15,20). C’est toute la compassion de Jésus qui s’exprime ici. En lui, le cœur du Père se penche sur la misère de son peuple. Devant ces hommes et ces femmes qui sont comme perdus, ne sachant plus à qui se fier, c’est toute la sollicitude du « Bon Pasteur », venu rassembler par sa Parole les enfants de Dieu dispersés par le péché, qui transparaît.

Marc nous précise : « Alors il [Jésus] se mit à les enseigner ». C’est bien par sa Parole, son Fils, que le Père unifie et réunit ses hommes et ses femmes.
Par sa parole, celui qui est la Parole faite chair attire les foules, les rassemble, et fait de ces groupes éclatés une assemblée sainte. Dans cette parole, rayonnement de la personne de Jésus, empreinte d’humilité et de douceur, expression de la miséricorde divine, ces hommes et ces femmes, qui « peinent sous le poids du fardeau », trouvent « le repos et la paix de leurs âmes » (Cf. Mt 11,28-29).

A travers sa parole, Jésus non seulement rassemble mais nourrit. Il rassasie de sa présence. Le miracle de la multiplication des pains qu’il va opérer le révèle bien.
Jésus veut lui-même nourrir cette foule affamée. Il ne pourrait la renvoyer à d’autres, comme le lui suggère les disciples. Il prend les cinq pains et les deux poissons, lève les yeux au ciel, prononce la bénédiction, rompt le pain et le donne aux disciples pour qu’eux-mêmes le donne à la foule. L’allusion à l’eucharistie est claire.
Et lorsque Jésus dit à ses disciples : « donnez-leur vous-mêmes à manger », il manifeste sa volonté d’avoir besoin d’eux et inaugure ce jour-là le ministère qui devait être le leur. Matthieu souligne l’importance de leur fonction ministérielle en utilisant le verbe « donner » qui a d’abord pour sujet Jésus, et ensuite les disciples. Il s’agit bien du même don qui ne fait que passer par leurs mains. Nourrir le peuple affamé c’est avant tout se faire canal de la miséricorde du Seigneur, miséricorde qui se donne dans la proclamation de la Parole divine et dans l’offrande eucharistique.

Jésus a voulu cela pour pouvoir par ses ministres continuer à se donner en nourriture et à se répandre en miséricorde dans le cœur de ses enfants à travers les âges. Tout cela est gratuit, pur don de Dieu, ne faisant que passer par ses ministres et nous est offert à chaque messe où nous pouvons venir nous rassasier aux deux tables de la Parole et de l’Eucharistie.
Dans le désert, le peuple d’Israël a été nourri de la manne qui n’était que le symbole d’une nourriture encore plus fondamentale dont l’homme avait besoin. A nous, cette nourriture, pain de notre guérison mais aussi de notre libération est donnée par le Nouveau Moïse, Jésus, qui se donne lui même comme le Verbe, la Parole partagée, la chair livrée pour notre salut. Le vrai pain du ciel nous est donné non pas de la main de Moïse, mais en Jésus lui-même au sein de son Eglise dans laquelle chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, nous puisons dans les douze couffins qui en signe d’universalisme restèrent ce jour-là confiés aux douze apôtres.

« Seigneur, à chaque eucharistie, quand nous écoutons ta Parole et que nous allons communier, tu viens à notre rencontre. Produis en nos cœur le fruit de ce sacrement, car ta seule grâce peut nous préparer à recevoir tes grâces » (Cf. Prière après la communion du jour).


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