Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
Navigation: Homélie

 

Homélie

samedi, 1ère semaine du temps ordinaire

Jésus appelle à sa suite Lévi, un publicain, un collecteur d’impôt. Celui-ci se lève et sans la moindre hésitation, sans poser aucune question, sans mettre aucune condition, il s’engage à la suite de Jésus.

Cet épisode a quelque chose de saisissant. Assis derrière son bureau de douane, lié à ses préoccupations financières et matérielles, Lévi a été rejoint par le regard du Seigneur qui ce jour-là est passé dans sa vie. Ce regard pénétrant l’a saisi au plus profond de son humanité. Certes, par sa profession, il ne figurait pas parmi les gens les plus recommandables. Mais, aucunes ténèbres ne sauraient être assez épaisses pour arrêter la lumière du Christ.

Par son regard, Jésus franchit la distance qui le sépare de Lévi, cet abîme qui sépare le péché de la grâce, pour ramener au bercail sa brebis égarée : « Si un homme a cent brebis et que l’une d’entre elles vienne à s’égarer, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour aller à la recherche de celle qui s’est égarée ? » (Cf. Mt 18,12) Même s’il lui demeure radicalement étranger, Jésus ne recule absolument pas devant notre péché.

On comprend avec cet épisode que l’appel du Seigneur sur quelqu’un n’est pas une question de mérite personnel. Mais il ne faut pas conclure pour autant de l’appel de Lévi que Dieu réprouve les sages ou les puissants ! Non, il faut y discerner que notre Seigneur confie aux faibles et aux petits de notre monde une mission vitale qu’eux seuls peuvent remplir : nous rappeler par leur élection que les appels et les dons de Dieu sont toujours immérités. Ce faisant, ils devraient nous prémunir de la vanité ou de l’orgueil qui stérilisent les dons que le Seigneur nous a confiés.

L’étonnement quelque peu scandalisé des Pharisiens trahit qu’ils n’ont pas intégré ce mystère de la gratuité de l’appel de Dieu lié à celui de sa miséricorde : Votre maître mange avec les publicains et les pécheurs ! » Ils restent figés dans une conception où l’élection résulterait des œuvres de justice accompli par l’homme. Jésus les invite au contraire à accueillir la gratuité du don de Dieu : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »

Il ne faudrait pas non plus penser que, par ce choix de Lévi, Jésus exclut les fils d’Israël qui observent généreusement les prescriptions de la Loi. Non, mais il veut signifier qu’il inclut dans son appel ceux que les sages de ce monde croient pouvoir rejeter : « Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs ». Autrement dit, l’appel de Dieu est pour tous.

« Seigneur, à ton image, puissions-nous aimer d’un amour de prédilection ceux qui sont exclus par les bien portants et les bien pensants de notre monde. Alors notre cœur sera assez humble pour accueillir ton regard de miséricorde sur notre vie et la grâce de résurrection qu’il porte en lui. Libres, nous pourrons alors nous lever et marcher à ta suite. »


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales