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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Saints Timothée et Tite, évêques

L’Eglise nous invite à célébrer aujourd’hui la fête de Saint Timothée et Saint Tite qui avec Luc comptèrent parmi les plus fidèles disciples de saint Paul. L’occasion est belle pour méditer sur l’identité du disciple et les exigences qui lui sont liées. A ce titre, le récit de l’évangile est particulièrement évocateur puisqu’il nous relate précisément l’envoi en mission des soixante-douze disciples choisis par Jésus.

Qu’est-ce qu’être disciple ? Ecoutons Jésus lui-même nous l’enseigner. La première des choses qu’il dit à ceux qu’il vient d’appeler à sa suite c’est de prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. La première mission des disciples est donc de prier le Père d’envoyer d’autres disciples à leurs côtés. Quelle leçon d’humilité ! C’est comme si Jésus invitait ces hommes à reconnaître le besoin d’avoir des frères pour les aider dans leur ministère. Découvrir que l’on n’est pas essentiel, que l’on ne peut répondre à tout. Voilà peut-être bien ce qui doit, avant toute chose, habiter le cœur d’un disciple. Ce dernier pourra alors découvrir que ce qu’il réalise ou met en œuvre ne vient pas d’abord de lui mais est don de Dieu. A cette condition, et à cette seule condition, il pourra porter un fruit qui demeure.

Un autre point fondamental que Jésus révèle au disciple est qu’il est envoyé comme une brebis au milieu des loups. Evangéliser n’est pas une sinécure. A un autre endroit de l’évangile, Jésus dira que le disciple n’est pas au-dessus du maître. Il est appelé à la même destinée, à boire à la même coupe, à faire de toute sa vie une offrande vivante et aimante pour le salut du monde. Tite l’expérimenta à la suite de Paul, l’Apôtre des nations, à travers son action évangélisatrice dans le bassin méditerranéen. Timothée, quant à lui, le vivra jusqu’au don total du martyr en sa ville épiscopale d’Ephèse.

La croix est vraiment l’unique gloire du disciple car, acceptée avec amour « pour le règne de Dieu », elle se manifeste comme le signe de la victoire de Dieu sur le mal, la mort et le péché. Pour entrer dans ce mystère, le disciple n’aura de cesse de se dépouiller de lui-même pour laisser toujours davantage vivre en lui et à travers lui, Celui qu’il annonce. Il devra viser à l’exemple de saint Paul à ce que ce ne soit plus lui qui vive mais le Christ qui vive en lui. Voilà sans doute pourquoi Jésus invite ses disciples à la plus grande pauvreté.

Il est aussi frappant de remarquer que Jésus demande à ses disciples de ne pas s’attarder en salutations en chemin. En route, le disciple ne devra jamais se laisser distraire de sa mission par un enthousiasme facile face au succès. Le monde est en feu. Le monde a faim et soif d’espérance, d’amour et de paix.
La paix. C’est le premier fruit que le disciple est appelé à porter : « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ’Paix à cette maison.’ » Le disciple aura beau enseigner les choses les plus savantes sur Dieu, s’il ne porte pas la paix à ceux vers qui le Christ l’envoie, il passe à côté de l’essentiel de sa mission. Car la paix est le don premier que le Christ ressuscité fait aux hommes. C’est en elle que s’opère leur réconciliation avec leur Père du ciel. « La Paix soit avec vous » dit Jésus à ses disciples lorsqu’il leur apparaît « le soir du premier jour de la semaine » (Cf. Jn 20,19). La paix est un don offert aux hommes par le Seigneur ressuscité et elle est le fruit de la vie nouvelle inaugurée par sa résurrection. Ce don, les disciples sont appelés tout particulièrement à le conserver et à le faire fructifier avec maturité et responsabilité.

Mais annoncer l’évangile de la paix à la suite de Jésus passe par la croix. Et Jésus, nous l’avons vu, avait bien averti ses disciples sur ce point. Saint Paul, dans la lettre aux Ephésiens le confirme avec ses mots à lui : « C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ; par sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. Il voulait ainsi rassembler les uns et les autres en faisant la paix, et créer en lui un seul Homme nouveau. Les uns comme les autres, réunis en un seul corps, il voulait les réconcilier avec Dieu par la croix : en sa personne, il a tué la haine. Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. » (Ep 2,14-17)

« Seigneur fais de nous de véritables témoins de ta paix pour notre temps. Ton désir de porter le salut à tout homme ne saurait attendre. Seigneur, nous voici. Envoie-nous et fais-nous la grâce de demeurer en ton Nom afin que tu puisses agir en nous et à travers nous. »


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