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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de Carême

Dans l’évangile de ce jour, Jésus nous rappelle le terme de notre marche de Carême : ressusciter en lui. Tout mouvement reçoit son dynamisme de la finalité vers laquelle il tend. Le Carême est un temps de conversion qui nous prépare à vivre la joie de Pâques en nous tournant vers Celui qui nous a promis de ressusciter avec lui au dernier jour. Cette Promesse est une promesse de vie et choisir de s’orienter vers elle, c’est choisir la vie : « Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c’est là que se trouve la vie. » (Dt 30, 19-20)

Nous rappeler cela est primordial en ce début de Carême, peut-être pour nous éviter de faire des moyens de conversion que le Seigneur nous propose des fins en soi. Je veux parler de l’aumône, du jeûne et de la prière. Aimer le Seigneur notre Dieu, écouter sa voix, nous attacher à lui… N’avons-nous pas ici un beau résumé du sens à donner à notre Carême ? Nous rapprocher toujours plus de Dieu pour recevoir, au cœur d’une communion d’amour toujours plus étroite avec lui, la vie éternelle et le salut. L’évangile nous rappelle qu’au fond, c’est bien là l’enjeu du Carême – comme de toute démarche de conversion : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. » (Lc 9,24)

Le chemin ouvert devant nous est donc bien tracé. Il s’agit de nous détourner de nous-mêmes, de tous nos repliements narcissiques ou égoïstes. Il s’agit de reconnaître que l’on ne peut se suffire et que l’on a besoin de l’autre pour vivre. Au fond, il s’agit de reconnaître que l’on ne peut se donner le salut et que l’on a besoin du Tout Autre pour être sauvé. Voilà peut-être ce que signifie renoncer à soi-même : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même… » et Jésus ajoute : « qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive » (Lc 9,23)

Renoncer à soi-même et accepter de recevoir de Dieu est crucifiant car précisément cela crucifie en nous le péché qui nous renferme sur nous-mêmes en nous détournant de Dieu. Ce péché, Jésus l’a porté pour nous dans sa Passion et il nous en a délivré lorsqu’il accepta librement de remettre sa vie entre les mains de son Père pour la recevoir à nouveau de Lui au matin de Pâques. La perspective de cette mort à nous-mêmes, telle qu’elle nous est présentée par Jésus, ne doit donc pas nous décourager. Jésus a vaincu définitivement la mort. En ressuscitant, il lui a donné un sens nouveau. Désormais, il existe une nouvelle manière de mourir qui est participation au mystère pascal du Christ et qui conduit à la vie. C’est ainsi que chacune de nos morts à nous-mêmes, vécue dans un abandon libre et aimant entre les mains de notre Père du ciel, nous ouvrira à la vie.

S’engager en ce sens ne dépend que de nous. Dieu ne se substitue pas à notre liberté. C’est là notre manière de coopérer à notre salut. « Je te propose aujourd’hui, nous dit le Seigneur, de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Écoute les commandements que je te donne aujourd’hui : aimer le Seigneur ton Dieu, marcher dans ses chemins, garder ses ordres, ses commandements et ses décrets. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession. » (Dt 30, 15-16)

« Seigneur, en ce début de Carême, viens fortifier notre liberté pour que nous puissions nous engager délibérément à ta suite sur ce chemin qui passe par la mort à tous nos repliements sur nous-mêmes pour nous conduire à la vie éternelle. »


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