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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

Mémoire obligatoire Coeur Immaculé de Marie.

Une série d’indices nous invitent à méditer cet épisode des Evangiles de l’enfance, comme une annonce prophétique des événements de Pâque. Déjà le contexte temporel suggère ce rapprochement : c’est au retour d’une fête pascale célébrée en famille à Jérusalem, que Marie et Joseph prennent conscience de la disparition de Jésus. L’évangéliste précise qu’ils ne retrouvent l’Enfant qu’« au bout de trois jours », tout comme les disciples après la mort de leur Maître. La réponse étonnée de Notre Seigneur à ses parents : « Ne le saviez-vous pas ? » se retrouve en substance dans le cheminement de Jésus ressuscité avec les disciples d’Emmaüs. Enfin la parole mystérieuse : « C’est chez mon Père que je dois être », évoque le dialogue du matin de Pâque avec Marie-Madeleine : « Ne me retiens pas, je ne suis pas encore retourné vers mon Père ».
Ces rapprochements suggèrent qu’une même pédagogie divine est à l’œuvre dans ces deux épisodes, qui encadrent tout l’Evangile. De même que Marie et Joseph sont invités à changer leur relation à Jésus, qui de leur fils à tous deux, se prépare à devenir l’Envoyé du Père à tous les hommes, ainsi les disciples doivent-ils eux aussi apprendre à entrer dans un nouveau rapport avec le Christ vainqueur de la mort et glorifié à la droite du Père.
On peut même pousser plus loin le parallélisme entre les deux situations. L’Enfant-Jésus après cet épisode ne disparaît pas de la réalité quotidienne de ses parents, puisqu’il les accompagne à Nazareth, « et il leur était soumis ». Le Christ ressuscité ne s’évanouit pas davantage dans les airs après l’Ascension ; dans l’Esprit il demeure présent au cœur de la vie de ses disciples. C’est pourquoi ceux-ci sont renvoyés par l’Ange dans leur Galilée quotidienne, où le Seigneur ressuscité les précède comme il leur avait dit.
« C’est chez mon Père que je dois être » : cette parole s’entend d’abord au sens de la proximité de Jésus auprès de son Père des cieux. C’est d’auprès de Lui qu’il vient, et c’est vers lui qu’il tend tout au long de son pèlerinage terrestre. La surprise vient de la suite : « Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth ». Le verset précédent semblait désigner le Temple comme lieu de proximité avec Dieu son Père. Or Jésus quitte la ville Sainte et retourne avec ses parents en Galilée. C’est donc là, à Nazareth, aux côtés de Marie et de Joseph, exerçant le métier de charpentier, que Jésus va vivre la proximité annoncée avec son Père des cieux. A travers ce rapprochement, l’évangile ne nous suggère-t-il pas que la meilleure école pour connaître le Père des cieux et entrer dans son intimité, c’est encore celle de notre vie quotidienne, vécue dans l’obéissance à sa Parole ?
Marie ne dit plus rien mais elle « garde dans son cœur tous ces événements » : le terme grec « réma » traduit l’hébreux « dabar », qui signifie « parole-événement » dans lequel Dieu se révèle. Ce qui s’est passé n’est donc pas à mettre au compte d’un caprice d’adolescent, mais fait partie de la révélation du Fils de Dieu. Marie l’a compris et garde dans son Cœur immaculé cette semence du Verbe, afin qu’elle porte du fruit au centuple. Il est remarquable que ni elle ni Joseph « ne comprirent ce que Jésus leur avait dit » ; mais cela ne les a pas empêchés d’accueillir l’événement comme porteur d’une signification encore cachée, mais qui dévoilerait son sens en temps voulu. Que de fois dans nos vies, n’avons-nous pas eu l’impression que Dieu ne nous comprenait plus, et du coup, que nous ne comprenions plus son attitude déconcertante ? Dialogue de sourds, rendez-vous manqués : il y a des jours où tout semble devenir compliqué et où le « contact » ne passe plus. Comment ne pas être tenté par la lassitude d’âme, et nous en aller tout tristes (Lc 24,17), au risque de tourner le dos à la cité où Jésus nous attend. La Vierge immaculée nous apprend l’attitude juste : « ruminer » les événements qui nous affectent, dans la certitude que Dieu nous y parle, jusqu’à ce que, à la lumière des Ecritures, ils livrent leur sens, et que notre cœur soit tout brûlant (Lc 24,32) de la présence de l’Esprit.

« Marie, aide-nous à développer cette attitude d’humble soumission qui convient à des enfants du Père. Que dans les moments d’obscurité où nous nous sentons totalement démunis, notre docilité aux événements soit notre manière de consentir aux chemins déconcertants de la Providence, dans la certitude qu’elle illuminera notre route en temps voulu, nous révélant la présence cachée du Seigneur là où nous ne l’attendions pas. »


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