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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Férie de Carême

Dans cette page d’évangile, Jésus annonce le martyre de Jacques, le disciple qui, avec son frère, prétend à une belle place dans le Royaume du Christ. Cette annonce faite aux deux frères ne vise pas à les effrayer mais à les orienter vers une attitude juste. Ils voulaient regarder l’avenir à travers le filtre de leurs désirs. Au point qu’ils ne pouvaient plus imaginer que l’annonce de la mort du Fils de l’Homme puisse contredire l’idée qu’ils se faisaient de leur gloire future. En ne regardant que l’avenir, n’ayant donc pour seul secours que leur imagination, ils se voyaient déjà auréolés d’une gloire qu’ils pourraient tirer de la royauté de Jésus. Mais Jésus, lui qui marche vers sa glorification, médite les versets écrits jadis par le prophète Isaïe.

Jésus y a découvert la coupe, sa coupe, symbole de la souffrance du Serviteur, chemin vers Jérusalem, passage vers la vie qu’il doit ouvrir aux hommes. A tous les hommes. Jésus invite ses disciples à se démarquer des grands de ce monde, qui ne connaissent que le jeu du pouvoir et de la domination, et révèle qu’il vient payer la rançon pour la multitude. Pour les rois et les grands de ce monde également. Car ils ne sont rois qu’en apparence et s’effacent devant le Christ qui seul est le vrai roi, le roi des rois, le Seigneur des seigneurs.

Ainsi, le Royaume dans lequel Jacques et tous les disciples désiraient tant figurer en bonne place, s’érige sans laisser de place pour le royaume des ténèbres, mais il n’exclut aucun homme. Jésus ne décourage pas Jacques et Jean, il les corrige. Par la question qu’il leur pose, il les invite à un désir plus grand et plus pur, il les motive à vouloir davantage et à s’orienter vers le bien qu’il leur réserve. Puis, en élargissant la conversation à l’ensemble du cercle des disciples, Jésus s’adresse à tous les hommes, les grands de ce monde compris, pour leur enseigner le vrai sens de la hiérarchie, celui qui naît de l’amour du prochain.

Ainsi avons-nous à recevoir la recommandation de Jésus. Non pas une exclusion de certains qui exercent de façon écrasante et erronée un pouvoir (au sens large, nous avons tous beaucoup de pouvoir sur les autres), mais un refus de complicité avec l’esprit qui les anime, pour leur donner le témoignage du Royaume qu’ils recherchent. Non pas un regard vers l’avenir des perfections imaginaires que nous allons exercer, mais une relecture des refus de boire à la coupe que Jésus nous propose. Ensuite, sans délai, nous remettre sur les chemins qui mènent à la seule gloire qui vaille : celle qui nous vient du Père.

Tout cela reste vagues considérations sans un lieu pratique de vérification. L’eucharistie est le meilleur. Le sang est versé, la vie est donnée, en rançon, c’est-à-dire pour la rémission des péchés. Par le sang de Jésus, nous sommes rachetés à nos anciens esclavages, nous sommes rendus définitivement libres. Or, voici un pouvoir que nous exerçons bien mal : celui de ne plus pécher. Notre liberté nous sert à opprimer nos frères au lieu d’aider à les réunir autour du Père.

Seigneur, que ce carême nous fasse redécouvrir la beauté et la radicalité du don de l’eucharistie. Que nous sachions, par ta grâce, nous approprier pleinement les grâces de conversion qu’elle prodigue, les grâces de guérison dont elle nous console. Ainsi nous saurons dignement rendre grâce à celui qui a « donné sa vie en rançon pour la multitude ».


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