Férie de Carême

L’évangile de ce jour nous présente la parfaite communion qui existe entre le Père et le Fils. Ils sont tous les deux à l’œuvre. Le Fils ne fait que ce qu’il voit faire au Père et ce que fait celui-ci il le fait pareillement.
Le fruit de cette communion active n’est autre que la communication de la vie, cette vie divine et éternelle dont le Fils dispose en son nom propre tout comme le Père. Dans un premier temps Jésus dit effectivement : « Comme le Père, en effet, relève les morts et leur donne la vie, le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut » et un peu plus loin : « Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même ».
Il est remarquable qu’à la suite de chacune de ces affirmations de Jésus, il soit question du jugement que le Fils a reçu le pouvoir de prononcer en tant que Fils de l’Homme c’est-à-dire en tant qu’il a partagé en tout la condition de ceux qu’il juge.

Cela signifie qu’il existe un lien entre la vie éternelle qui jaillit de la communion d’Amour entre le Père et le Fils et le jugement que le Père a donné pouvoir au Fils de prononcer. Nous pressentons déjà que le jugement prononcé par le Fils ne peut être que pour la vie. Le texte de l’évangile nous permet de mieux saisir cela lorsque Jésus, le Fils, nous dit qu’il ne prononce pas le jugement de lui-même, mais « rend son jugement d’après ce qu’il entend » de la part du Père.
Or ce que le Fils entend de la part du Père et qu’il est venu nous révéler, nous l’avons découvert dans l’épisode de la guérison du paralytique (Cf. Evangile d’hier) : la miséricorde, l’Amour infini du Père, son désir que tous les hommes soient sauvés. Nous découvrons ainsi que c’est pour une œuvre de miséricorde que le Fils a été envoyé. Il est venu pour prononcer sur nous par delà la rupture du péché une parole de réconciliation avec le Père : « Lève-toi, marche, et ne pèche plus ! ». Voilà pourquoi « celui qui écoute la parole du Fils et croit au Père qui l’a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au jugement ».
Notre responsabilité est donc d’accueillir dans la foi cette Parole que le Fils est venu prononcer sur nous de la part du Père. L’enjeu est bien de croire en la puissance de vie et de réconciliation de cette Parole. Car tous l’entendrons, tous ressusciteront, mais ce qui n’y auront pas adhéré dans la foi, ce ne sera pas pour entrer dans la vie.

C’est donc un appel à choisir la vie en nous laissant réconcilier avec le Père qui nous est adressé par le Fils dans l’évangile de ce jour. C’est la vie éternelle qu’ils partagent en plénitude que tous deux, le Père et le Fils, veulent ainsi nous donner. Le Père par son Fils qu’il a « destiné à être l’homme de son Alliance avec son peuple » nous exhorte avec insistance : à nous qui sommes captifs, « sortez de vos prisons ! », à nous qui sommes dans les ténèbres, « venez à la lumière ».

« Merci Père, toi le Dieu des consolations, de prendre en pitié les pauvres pécheurs que nous sommes. Merci de nous redire que même si une mère pouvait oublier son enfant, toi tu ne nous oublierais pas. Seigneur, du fond de la détresse dans laquelle nous plonge notre péché nous voulons crier vers toi. Merci de te faire proche en ton Fils de tous ceux qui t’invoquent en vérité et de les ramener sur ton cœur de Père comme tes fils bien-aimés. »